Le gérant d'Auris Gestion Privée nous dévoile ses bonnes opportunités d’investissements. Sur le marché obligataire, le segment des CoCos bancaires a sa préférence avec notamment les titres perpétuels « additional tier one » émis par la BNP, dont le rendement annuel s’établit à près de 6 %. Côté actions, des entreprises américaines du secteur de la technologie et des innovations comme Apple, Amazon ou eBay sont également très appréciées.

Décideurs. 2015 a notamment été marquée par la chute des marchés émergents. Faut-il encore s’en tenir éloigné ?

Alexandre Hezez. La politique monétaire mise en œuvre par la Fed depuis huit ans a eu de fortes répercussions sur la valorisation de certaines classes d’actifs. Des doutes subsistent notamment quant à la présence d’une bulle spéculative sur le marché américain des obligations à haut rendement. C’est pourquoi nous préférons nous en tenir éloignés. Ce marché a, en effet, été fragilisé par les firmes du secteur des énergies et des commodities. Pour ne rien arranger, les dégradations de rating s’accélèrent. Les demandes de refinancement s’annoncent par ailleurs très nombreuses pour 2016. Cet environnement laisse donc augurer des prochains mois difficiles sur cette classe d’actifs. S’agissant des pays émergents, les secousses vécues durant l’été 2015 n’étaient qu’un prélude. La prochaine crise viendra de cette zone géographique. Les pays ont connu un cycle de sur-investissement dont elle fait aujourd’hui les frais. Les leviers de dettes me semblent, en outre, très excessifs, notamment dans le secteur privé. Si l’on se penche plus particulièrement sur le cas de l’économie chinoise, des déséquilibres encore trop importants sont constatés, comme en témoignent leurs pharamineuses réserves de change.

 

Décideurs. Dans ces conditions l’Europe, devrait une nouvelle fois tirer son épingle du jeu.

A. H. Nous sommes résolument positifs sur l’Europe dont les économies montrent de nombreux signaux positifs. La visibilité de la politique monétaire orchestrée par la BCE est très appréciée des investisseurs. L’injection massive de liquidités devrait donc logiquement profiter aux marchés financiers européens. Le Japon a également notre préférence.

En matière d’allocation d’actifs, l’heure est à la diversification. En ce sens, nous avons mis en place une limitation de nos positions. Au sein de notre fonds flexible, nous allouons des budgets de risque strict à chaque thématique d’investissement pour eviter toute concentration trop importante.   Pour le début d’année 2016, nous avons aussi fait le choix de conserver une poche de liquidités représentant 35 % afin de garder un maximum de souplesse et profiter des chocs qui seront de plus en plus nombreux.

 

Propos recueillis par Aurélien Florin

Retrouvez la suite de cet entretien dans l'édition 2016 du supplément « gestion de patrimoine & gestion d'actifs » du magazine décideurs

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