Pour la deuxième année consécutive, Axa et Ipsos publie un baromètre des préoccupations des patrons de PME. S’ils sont optimistes pour leur entreprise, ils sont inquiets de la fiscalité et des réglementations qui pèsent sur elles.

À un an près, le constat reste proche. La fiscalité, le manque de visibilité sur les réglementations et leur complexité sont encore les principales préoccupations des patrons de PME. C’est la conclusion sans appel que tire le Deuxième baromètre des préoccupations des patrons publiés par Axa entreprises et Ipsos mardi 22 septembre. Seule amélioration : la baisse d’importance de l’incertitude fiscale. « L’installation progressive du Cice dans le paysage fiscal a stabilisé les perspectives pour les chefs d’entreprises », explique Dominique Levy, directrice générale d'IPSOS France.

 

Les patrons veulent embaucher

Côté moral, 32 % des dirigeants interrogés sont optimistes et estiment que leur entreprise va croître. Toutefois, 94 % d’entre eux jugent qu’ils devraient être mieux valorisés dans la société compte tenu de leur rôle vis-à-vis de l’emploi. « Ils se sentent considérés à tort comme des nantis », interprète Dominique Levy. Invité à commenter les résultats de l’enquête, l’économiste Daniel Cohen souligne que ce sentiment de déclassement dépasse le patronat. « C’est l’idée de la France qui est en peine ».

Une large majorité des répondants (68 %) souhaite embaucher. « Le recrutement est l’une des bonnes nouvelles de cette étude, mais ceux qui veulent recruter ont du mal à trouver la main d’œuvre qualifiée », analyse la directrice d’Ipsos. « Le droit social est aussi un frein pour 61 % d’entre eux », ajoute Jad Ariss, le directeur général d’Axa Entreprises.

 

Le numérique, une menace ?

Sur le volet du numérique, l’intérêt des patrons pour les nouvelles technologies augmente. Près de six dirigeants sur dix sont désormais présents sur les réseaux sociaux et 44 % se disent concernés par les évolutions liées à l’importance croissante du digital. En revanche, « seulement 36 % estime que ces nouvelles technologies peuvent changer leur offre », commente Dominique Levy. Les chefs d’entreprises ne semblent pas avoir tiré toutes les conséquences de « l’uberisation » dont ils sont pourtant conscients. Trois patrons sur quatre sont préoccupés par les pertes de marchés que pourrait causer l’arrivée de nouveaux acteurs très concurrentiels. Pour l’économiste, « la numérisation est une transformation aussi radicale que l’arrivée de l’électricité. C’est avant tout un choc du côté de l’offre, dans la manière de produire. » Et de prévenir, « Nous assistons à une désintégration verticale de la chaine de valeur. » À bon entendeur…

 

JHF

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