L’or enregistre sa plus forte baisse sur deux séances depuis trente ans.
L’once or enregistre sa plus forte baisse en deux séances depuis 1983 (30 %) et tombe sous la barre des 1 400 dollars sur le London Bullion Market. Le recul de la valeur refuge, amorcée courant 2012, a été amplifiée par l’annonce de la banque centrale chypriote de se délester de 400 milliards d’euros du métal précieux. Certains analystes expliquent plus généralement cette chute par la perspective de voir la Réserve fédérale américaine infléchir d'ici la fin de l'année sa politique monétaire en réduisant ses injections de liquidités sur les marchés. À cela s’ajoute la baisse du risque inflationniste, l’annonce du ralentissement de la croissance chinoise et la dépréciation du yen : des motifs supplémentaires donnés aux investisseurs pour réduire leur exposition au marché des matières premières. Pétrole, cuivre, argent ont également subi d’importants mouvements de vente. Les valeurs refuges risquent d’être délaissées par les investisseurs au profit des actions. Cette nouvelle donne rappelle le diagnostic de Goldman Sachs en décembre dernier qui prédisait déjà « la mort de l’or ». La banque américaine justifiait ses allégations par la corrélation négative entre le cours de l’or et les taux d’intérêt américains susceptibles d’augmenter en réponse à la chute de l’inflation. Étonnamment, UBS et Merrill Lynch vendaient 400 tonnes du métal jaune juste avant la baisse massive du marché. Il semble que le rôle des banques dans la chute de l’or ne se serait pas limité à prédire l’avenir.

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