«Il est clair que l’assurance-vie reste toujours un support attractif»
Décideurs. Quel bilan pouvez-vous tirer de l’année 2013 ?
Eric Franc.
Nous avons continué à avoir un rythme de collecte soutenu grâce à nos trois réseaux de distribution : notre distribution en direct, les Conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI) et bien sûr le réseau des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne qui représente environ 80 % de notre collecte. L’année 2013 a été charnière puisqu’elle concorde avec la fin des grands chantiers de transformation des systèmes d’information impulsés par le Groupe BPCE. Cette mutation était particulièrement importante pour améliorer le service rendu à nos clients et nous adapter au plus vite aux changements réglementaires de plus en plus fréquents.

Décideurs. Quelles sont vos relations avec les différents réseaux de distribution que vous avez cités ?
E. F
. La Banque Privée 1818 épaule les conseillers en région. D’après un sondage auprès des caisses régionales (Caisse d’épargne et Banque populaire), nous avons collecté plus de 92% d’opinions positives, preuve que nous arrivons à impulser une dynamique locale. Nous souhaitons maintenir une proximité avec nos clients en province et il est impensable aujourd’hui de déconnecter la gestion des actifs de la relation clientèle qui doit rester dans les caisses régionales.
Nous souhaitons également offrir plus de possibilité aux CGPI qui nous font confiance. Pour cela nous développons un outil web qui leur est destiné.

Decideurs. Quels sont les défis que devront affronter les banques privées dans les prochaines années ?
E. F.
Je pense que le principal défi des banques privées sera de s’adapter à une clientèle qui évolue. Historiquement, nous avions une clientèle essentiellement composée de grandes familles. Aujourd’hui, beaucoup de cadres supérieurs utilisent les services offerts par la Banque privée 1818. Nous conseillons également de plus en plus d’entrepreneurs. Cette dernière partie de notre clientèle nécessite une attention particulière puisque, bien souvent, la frontière entre patrimoine personnel et professionnel n’est plus aussi bien définie que par le passé. Nous devons nous y adapter. A ce titre, nous augmentons le nombre d’équipes dédiées au conseil notamment sur les activités de cession ou de reprise d’activités.

Décideurs. Quels supports de gestion privilégiez-vous pour vos clients ?
E. F
. Les supports à privilégier dépendent évidement de la situation particulière de chacun de nos clients. Nous ne saurions faire des généralités. Cependant, il est clair que l’assurance-vie reste toujours un support attractif ; et ce pour plusieurs raisons. D’abord sa flexibilité : l’assurance-vie n’est pas plafonnée, elle permet d’intégrer différentes classes d’actifs et ainsi d’utiliser d’autres leviers de performance tels que le marché obligataire ou l’investissement dans les pays émergents. Ensuite, d’un point de vu fiscal, et même si les contrats sont plus fiscalisés qu’il y a quelques années, elle reste toujours avantageuse surtout si nous prenons en compte les exonérations de droits de succession qu’elle permet.

Décideurs. On entend de plus en plus parler de ras-le-bol fiscal en France. Quel est votre sentiment sur ce sujet épineux ?
E. F.
Le sujet est délicat, personne ne peut nier que les frottements fiscaux s’intensifient en France. A l’instar de nos confrères, nous avons vu qu’une partie de notre clientèle s’installe dans les pays limitrophes depuis quelques années. Cependant, nous constatons que la décision est souvent difficile à prendre car elle peut générer quelques difficultés au sein du cercle familial, ce qui amène parfois à relativiser l’aspect fiscal des choses.

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