Trois questions à Christophe Parizot, directeur général, Bessé.
Décideurs. Sur un marché en forte concurrence et dominé par les prix, quels sont les leviers de croissance pour les courtiers indépendants ?
Christophe Parizot.
Le premier relai de croissance est d’équiper des industries qui n’ont pas trouvé d’assurance adéquate pour couvrir leurs activités innovantes. L’énergie marine renouvelable est un bon exemple, puisqu’elle rassemble dans un même programme les acteurs de l’énergie et ceux de l’industrie marine. Or ces derniers n’ont ni la même culture du risque, ni les mêmes polices d’assurance. Tous sont face à un risque nouveau qu’il va falloir couvrir, faute de quoi le projet pourra difficilement aboutir.

Un autre levier est de trouver des adéquations entre un produit assurantiel innovant et un marché qui n’est pas encore équipé. Nous avons par exemple conçu des polices permettant aux assureurs de couvrir certains risques pour les coopératives agricoles, que nous connaissons bien. Historiquement, ces dernières évoluaient hors du spectre de l’assurance. En bonne intelligence, nous sommes ainsi parvenus à faire garantir le coût de vente des récoltes en cas de problème sur la qualité.

Décideurs. Quel est alors votre rôle, précisément ?
C. P.
Le courtier conseil replace la relation dans un contexte de maîtrise des risques. Lorsque vous mettez un assureur et un client autour d’une table, la discussion tournera inévitablement autour du prix. Ce n’est évidemment pas l’essentiel. Le courtier qui accompagne le projet opère un gros travail de conviction auprès des assureurs pour leur permettre de suivre les industriels en connaissance de cause. Il conseille également le client dans son positionnement auprès de l’assureur, pour que naisse une relation de confiance. L’assurance, c’est une culture et un langage.

La cybercriminalité est un risque réel pou les entreprises. Comment l’appréhender d’un point de vue assurantiel ?
C. P.
L’enjeu est très délicat. D’abord parce que la menace est difficile à évaluer, tant sa survenance que son coût final pour l’entreprise victime. Prenons le cas d’un industriel international qui centralise la programmation informatique de toutes ses usines mondiales dans un seul centre. L’impact d’un sinistre potentiel est complexe à anticiper, d’autant que nous n’avons pas encore d’historique fiable. Dans ces conditions, il est compréhensible que les assureurs privilégient une approche prudente.

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