À la tête de la direction juridique de Nestlé pendant près de seize ans, Lydia Méziani est devenue avocate et a lancé dans la foulée son cabinet Lydia Méziani Avocat. La boutique a pour ligne de conduite la défense des droits humains et environnementaux.
Lydia Méziani fonde son cabinet consacré aux droits humains et environnementaux
Si beaucoup d’avocats se convertissent en directeurs juridiques, Lydia Méziani a choisi le chemin inverse. L’ancienne directrice juridique de Nestlé est devenue avocate et a créé sa boutique – Lydia Méziani Avocat – consacrée à ses sujets de prédilection : les droits humains et environnementaux.
Convaincue de la nécessité d’entretenir le dialogue social entre les partenaires économiques sur ces sujets, Lydia Méziani entend mettre à profit pour ses clients son expérience. “Chez Nestlé, j’ai poussé l’esprit de vigilance en alertant sur les risques de cascade contractuelle sur les acteurs plus modestes”, explique l’avocate.
Le cabinet propose un accompagnement sur mesure et pragmatique à une clientèle française et internationale sur l’ensemble des sujets ESG et liés au devoir de vigilance, tant sur le volet prévention des risques – par le biais de formations et la réalisation de cartographies – que lors d’enquêtes internes ou dans la mise en place des stratégie ESG des entreprises. Enfin, l’ex-directrice juridique intervient également en contentieux pénal et gestion de crise. “L’idée est d’assister mes clients dans leur trajectoire de transformation vers un futur durable”, explique-t-elle.
Lydia Méziani travaille par ailleurs sur l’analyse et les conséquences de l’intégration du règlement déforestation dans la chaîne de valeur, sujet dans lequel elle s’est beaucoup impliquée chez Nestlé. “Si les entreprises ont jusque-là été accaparées par les directives CSRD, CS3D, le devoir de vigilance et la loi Sapin 2, elles doivent désormais se saisir du règlement déforestation dont l’application est susceptible de bouleverser les pratiques”, commente-t-elle.
L’avocate est engagée et pratique le pro bono auprès d’ONG. “Au cours de ma carrière professionnelle, mais aussi personnelle, j’ai beaucoup reçu et j’ai envie de rendre la pareille.” Dans une logique de “transmettre les bonnes pratiques”, elle participe régulièrement à des conférences et soutiendra prochainement sa thèse qui concerne ce qu’elle connaît le mieux : la modélisation des pratiques de compliance en entreprise.
“Portée par la chose publique”, Lydia Méziani commence sa carrière en politique en tant qu’assistante parlementaire de Dominique Strauss-Kahn avant de devenir conseiller du président du Sénat chargée des affaires sociales, santé et jeunesse. En 2008, elle rejoint Nestlé où elle imaginait “rester quelques années tout au plus” . Au sein de la multinationale, elle explore différentes missions : de directrice de la communication corporate et des affaires publiques, elle devient porte-parole du groupe en matière de M&A, restructurations, communication et gestion de crise en Suisse. En 2019, de retour à Paris, elle endosse les fonctions de directrice juridique de la multinationale pour y créer le pôle compliance.
Pour Lydia Méziani, prendre la robe constituait “la suite logique de sa carrière”. Quand bien même cela reste pour elle un sacré défi. “Pour quelqu’un qui a été fonctionnaire puis salarié pendant plus de vingt ans, se lancer dans une profession libérale est une vraie leçon d’humilité”, raconte l’avocate. Et d’ajouter : “Mais il est vrai que la confraternité qui règne au sein de la profession est impressionnante.”
À travers l’exercice de sa (nouvelle) profession, l’avocate garde à l’esprit son objectif premier : améliorer le quotidien de ses concitoyens en favorisant la mise en place d’un environnement sain.