Le cabinet de droit public Coudray créé en 1983 fusionne avec la boutique UrbanLaw. Si le breton pactise avec le bordelais, c’est pour se rapprocher de sa clientèle grandissante dans le Sud-Ouest. Les deux entités pourront désormais compter sur une équipe élargie.

C’est la première opération de croissance externe du cabinet breton quarantenaire. Coudray, spécialisé en droit public, fusionne avec UrbanLaw, cabinet bordelais de premier plan en droit de l’urbanisme et immobilier. Les deux entités ont trouvé chez l’autre un ADN qui leur ressemble. Le mariage ravit toutes les parties : Coudray se rapproche de sa clientèle aquitaine et UrbanLaw pourra s’appuyer sur la trentaine d’avocats de la boutique rennaise.

Intérêt général chevillé au corps

Le cabinet Coudray cultive la proximité géographique avec ses clients, des acteurs publics pour la grande majorité (régions, métropoles, communes, centres hospitaliers, etc.), et quelques-uns issus du privé, des promoteurs aux associations. Il accompagne depuis 1983 des projets d’envergure sur l’ensemble du territoire hexagonal, qu’il s’agisse d’équipements ou d’aménagements locaux et régionaux ou de projets immobiliers ou architecturaux d’exception. Parmi ces projets, on compte notamment un stade de football, une ligne de tramway, des monuments nationaux emblématiques ou des musées régionaux. Pour faire rayonner ses pratiques (droit public, immobilier, urbanisme, construction, environnement, fonction publique, commande publique, institutionnel…), Coudray est présent dans six métropoles françaises : Rennes, Bordeaux, Brest, Caen, Toulouse et Paris. Fusionner avec UrbanLaw et s’implanter dans le fief de sa clientèle bordelaise – qui s’est bien étoffée au fil des années – est une étape de plus dans le développement de la boutique à l’échelle nationale.

“L’intérêt général chevillé au corps, et des valeurs ancrées depuis l’origine”, c’est ça l’identité de Coudray, affirme Sophie Guillon-Coudray, associée gérante du cabinet Coudray et fille du fondateur du cabinet. L’intérêt général, “c’est une valeur que défendait déjà mon père à la fondation du cabinet, que je porte à sa suite, et qui anime le collectif d’associés”. Concernant ce dernier point, le cabinet met les moyens : formations, enseignement à l’université, réflexion permanente sur la montée en compétences des collaborateurs… Clotilde Cazamajour, fondatrice d’UrbanLaw Avocats, dit s’être “complètement” retrouvée dans les valeurs du cabinet Coudray. “C’est ce qui a scellé notre alliance.” Et d’ajouter : “Je me suis toujours positionnée comme 'avocat au cœur de la cité', à l’écoute et au fait des enjeux qui la traversent. Je n’envisage pas le métier autrement.”

Vent de fraîcheur

Selon Sophie Guillon-Coudray, les choses sont allées vite. La rencontre avec Clotilde Cazamajour, avocate fondatrice d’UrbanLaw, a lieu en mars 2023. La fusion le 16 janvier 2024. Une date à laquelle les entités deviennent Coudray/UrbanLaw. Un changement de nom simple mais efficace. Pendant les mois qui séparent la première approche et l’alliance, les deux cabinets apprennent à se connaître à coup d’allers-retours entre Rennes et Bordeaux. Sophie Guillon-Coudray l’assure, il convenait de s’assurer que le courant passait entre tous les avocats qui forment désormais l’équipe élargie de Coudray/UrbanLaw. Le cabinet Coudray avait déjà eu vent de la bonne réputation d’UrbanLaw ; il a pu constater la complémentarité des deux activités de chacun. Le bordelais apporte une pratique en immobilier privé plus restreinte chez le rennais qui, à l’inverse, conseille davantage que l’autre sur des problématiques de fonction publique. Selon Sophie Guillon-Coudray, un audit des deux entités réalisé au cours de l’année 2023 a mis en exergue des méthodes de travail différentes et complémentaires. “Chaque cabinet a appris de l’autre.” L’avocate se réjouit d’ailleurs du fait qu’UrbanLaw est très “branché legal design”. De quoi apporter un vent de fraîcheur à l’entité bretonne. “Non seulement nous sécurisons l’ensemble des besoins de nos clients, mais nous augmentons nos capacités et nos champs d’intervention grâce à une équipe intégrée et consolidée, de 20 avocats, dont 8 associés, 5 juristes, 5 assistantes spécialisées et un secrétaire général et équipe support”, souligne Sophie Guillon-Coudray.

Esprit d’entreprise

Pour l’avenir, Coudray UrbanLaw a pour ambition de devenir un cabinet à mission. Les enjeux RSE comptent pour le cabinet : “L’an dernier, nous avons confié le soin à un bureau d’étude de dresser un état des lieux sur la qualité de vie au travail, nos pratiques en matière de respect de l’environnement, d’usage du numérique, etc.” Le cabinet Coudray a toujours eu un esprit d’entreprise. Ici les avocats sont salariés, chose rare dans la profession, et l’intérêt du collectif porte le travail de chacun. Cette spécificité va perdurer après la fusion, “il correspond à l’état d’esprit d’UrbanLaw”, indique Sophie Guillon-Coudray. Les performances collectives ne devraient pas être en berne pour la suite. “Le contexte climatique nous donne beaucoup de travail. Certes la crise touche la promotion immobilière mais nos missions continuent à se développer grâce à la complémentarité des expertises Coudray/UrbanLaw. Les problématiques liées à l’économie sociale et solidaire, à la construction 'verte', à l’intégration de la responsabilité sociale de l’entreprise, à la compliance, et enfin l’intégration de ces problématiques dans les projets publics et privés nous fournissent de nombreuses missions passionnantes et innovantes. Coudray UrbanLaw a ouvert les recrutements à Bordeaux. Avocats publicistes, à vos CV ! 

Anne-Laure Blouin

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