Fondatrice de l’agence de communication Sachinka, Anne Bassi est aussi auteure. Elle vient de publier aux éditions Marque-pages son deuxième roman "Dieu le fit" qui relate l’histoire d’un avocat du barreau de Paris dans les années 70-80, et qui découvre un secret de famille. Si l’intrigue est romanesque, la trame est historique, puisque le roman est écrit en hommage aux Justes parmi les Nations. Pour le dossier de l'été, la rédaction de Décideurs Corporate Finance a interrogé Anne Bassi sur le livre à emporter avec soi pendant les vacances, en plus du sien.

Décideurs. Quel livre recommandez-vous pour cet été ?

J’ai découvert récemment un des romans les plus célèbres de Luigi Pirandello Un, personne et cent mille, une œuvre qu’il publie 17 ans après l’avoir commencée. Le lecteur passe un moment formidable. Réflexion et humour garantis durant la période estivale.

Pouvez-vous le résumer brièvement ?

Le protagoniste, Vitangelo Moscarda, est un homme ordinaire qui vit de ses rentes. Un matin, alors qu’il passe un peu plus de temps que d’habitude devant le miroir, sa femme lui fait observer que son nez est légèrement de travers. Le narrateur est stupéfié par cette nouvelle : aurait-il le nez tordu ? Commence alors l’introspection pleine d’humour de ce personnage qui, traversant une crise d’identité, va s’interroger sur la manière qu’il a de se percevoir et sur celle dont il est perçu. 

En quoi est-ce un bon livre pour la période estivale ? 

Parce qu’il faut un peu de temps pour le lire. Par ailleurs, il donne envie de découvrir la Sicile où l'écrivain est né et de visiter sa maison, située à Agrigente. Toute son écriture est marquée par son enfance, faisant de la Sicile une référence constante dans ses œuvres où l’on retrouve ce qu’il appelle sa « comédie humaine sicilienne ».

Commence alors l’introspection pleine d’humour de cet homme qui va s’interroger sur la manière qu’il a de se percevoir et sur la manière dont il est perçu 

Qu’est-ce qui vous a plu ? 

La philosophie du livre ! C’est un roman qui explore la nature complexe de l’identité. Pirandello remet en question l’idée d’une identité unique et stable suggérant plutôt que chacun de nous est composé de multiples versions de nous-mêmes, façonnées par les perceptions des autres. C’est aussi l’histoire d’une prise de conscience progressive : la conscience que l’homme n’est pas un et que la réalité n’est pas objective.