Moins risquée que le private equity, plus concrète que le marché coté, la dette privée s’impose au sein des portefeuilles des clients privés. Décryptage de cet engouement avec Marlène Absi, directrice des investissements chez Beelong Family Office.

Décideurs. La dette privée est-elle accessible à tous les profils d’investisseurs ?

Marlène Absi. La dette privée est une classe d’actifs qui présente des caractéristiques intéressantes : rendements distribués régulièrement, en partie prévisibles, prime d’illiquidité et très souvent intérêts à taux variable permettant de se désensibiliser au risque de taux. Il existe une grande granularité dans les sous-jacents adressables : dette senior à distribution trimestrielle, dette mezzanine avec intérêts capitalisés, dette d’infrastructure, dette asset backed… Elle peut donc s’avérer pertinente pour répondre à certaines problématiques et correspondre à des profils d’investisseurs très différents. Bien sûr, le fait d’être non liquide la rend de fait inadaptée à certains. En ce qui concerne l’offre et l’accessibilité, cette classe d’actifs semble suivre le mouvement de démocratisation du private equity : les tickets d’entrée restent élevés dans l’absolu, mais les tarifs ont tendance à diminuer.

Comment sélectionnez-vous les fonds ?

Nous passons beaucoup de temps à échanger avec les équipes de gestion des fonds. Nous entrons ensuite dans le détail avec l’analyse des datarooms. Ce point est primordial, car c’est à cette étape que nous étudions le track record de l’équipe, sa séniorité et ses spécialités, l’alignement d’intérêt des gérants, leur discipline en matière de gestion des risques (les covenants…) ainsi que leur implication auprès des managements des entreprises investies.

Nous confrontons ensuite cette analyse par des échanges avec « l’écosystème » : fonds de private equity, investisseurs actuels, nos confrères…

Cette classe d’actifs s’inscrit-elle dans une démarche de finance responsable ?

La réglementation et les tendances font qu’aujourd’hui tous les produits financiers ou presque intègrent d’une manière ou d’une autre les critères ESG, tout comme les fonds de dette. Certains fonds vont assez loin, en intégrant sérieusement ces critères ESG dans leur process de sélection, et incitent les entreprises accompagnées à réaliser des actions concrètes sur le plan écologique ou social. Quelques uns intègrent même directement dans leur documentation de crédit des critères d’impact et conditionnent l’atteinte de ces critères à des clauses de ratchet.

Est-ce un choix stratégique pour 2025 ?

Dans la mesure où c’est une classe d’actifs de long terme, nous considérons qu’il n’est pas pertinent d’essayer de la « timer ». Il nous semble important de déployer une allocation en dette privée régulièrement sur plusieurs années, afin de lisser les potentiels effets des cycles économiques ou de taux. La dette privée finance l’économie réelle et, à ce titre, elle reste sensible au contexte macroéconomique. Les taux de défaut passés, qui étaient très bas, pourraient augmenter dans les années à venir. D’où l’importance de sélectionner les bonnes équipes.

Propos recueillis par Marine Fleury

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