Egon Vorfeld (FFG) : "La complémentarité et l’entente avec les équipes de FFG ont permis de faire de cette fusion une réussite"
Décideurs. La concentration du secteur de la gestion de fortune est annoncée comme "inéluctable" en Suisse. Qu’en pensez-vous ?
Egon Vorfeld. L’année dernière, 2 200 gestionnaires de fortune indépendants ont dû s’enregistrer auprès de la Finma pour avoir le droit d’exercer leur activité. 1 600 d’entre eux se sont enregistrés, dont 400 sont toujours en attente de leur certification. Par cette réglementation, le nombre de gérants à effectivement réduit car de nombreux petits gestionnaires ont décidé de ne pas continuer leur activité du fait du poids financier des contrôles et de la réglementation. Je pense que cette tendance va certainement se prolonger mais la grande question est la suivante : quelle forme cette concentration va-t-elle prendre ? Beaucoup de conseillers se sont mis à leur compte pour être indépendants, cela va être difficile pour eux de revenir au sein d’une structure où ils devront rendre des comptes à un management.
N’y a-t-il pas un risque de perdre les petits acteurs à destination de patrimoines plus modestes et donc de léser une partie des clients privés ?
Je pense qu’il y aura une période de transition dans la mesure où certains gestionnaires de fortune rejoindront de plus grandes structures avec leur portefeuille. Les clients seront gagnants dans le sens où ils seront suivis par des sociétés avec des offres plus diversifiées. Cependant, l’intuitu personae restera fort quelle que soit la solution envisagée par le gérant.
Vous avez vous-même rejoint FFG en 2009 à la suite d’une fusion avec une société de gestion de patrimoine que vous aviez fondée en 2000, qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Après huit ans d’activité, je souhaitais me développer et recruter mais la plateforme n’était pas la structure idéale pour le faire. J’ai compris la nécessité d’avoir une taille critique car cela apporte de la réassurance et une certaine légitimité pour accompagner les clients privés sur des hauts niveaux de patrimoines, mais aussi pour avoir la capacité d’absorber les changements réglementaires. La complémentarité et l’entente avec les équipes de FFG ont permis de faire de cette fusion une réussite. Nous avons créé des règles internes très importantes pour le futur de la société, notamment le partage des bénéfices équitables entre les associés gérants.
Propos recueillis par Marine Fleury
Retrouvez le dossier complet ici !