Avec 19 médailles d’or remportées à l’issue des Jeux paralympiques de Paris 2024, la France établit un score supérieur à celui des Jeux de Tokyo, en 2021. Un exploit des athlètes comme des entreprises qui les ont soutenus au travers d’initiatives et d’innovations technologiques. Au-delà de la quête de performance, l’enjeu embrasse la lutte contre le handicap.

L’excellence de l’écosystème français dans le domaine de l’autonomie et du handicap a su profiter des Jeux olympiques et paralympiques pour faire la démonstration de ses avancées en matière d’accessibilité. Si les para-athlètes ont bénéficié d’équipements de haute performance made in France, deux symboles ont également su marquer les Jeux : un drapeau incarnant la lutte contre la méningite, et Kevin Piette, paraplégique et porteur de la flamme olympique grâce à un exosquelette.

Une délégation contre la méningite

Sans doute l’avez-vous remarqué dans le métro et sur les panneaux d’affichage à travers la capitale. De la même manière que le ruban rose est aujourd’hui le symbole de la lutte contre le cancer du sein, la lutte contre la méningite, une affection grave des méninges, ces membranes qui protègent le cerveau et la moelle épinière, a désormais son étendard. Trois athlètes, qui ont survécu à la maladie, aujourd’hui lourdement handicapés, ont conçu ce drapeau en collaboration avec Sanofi. Le géant pharmaceutique, partenaire des Jeux, s’est saisi de l’évènement pour déployer une vaste campagne de prévention. Parmi les athlètes : Théo Curin, nageur quadri amputé et « ouvreur » de la cérémonie des Jeux paralympiques.

Comme pour reproduire les équipes nationales défilant aux couleurs de leurs pays, un nouveau drapeau tricolore s’invite aux célébrations : celui de la lutte contre la méningite, que Sanofi ambitionne de hisser au rang de symbole universel.

Raviver (et porter) la flamme

Avant l’ouverture des Paralympiques, le parcours de la flamme a aussi mis à l’honneur le travail d’une entreprise française pour la réhabilitation des personnes à mobilité réduite. Il s’agit de la start-up Wandercraft, qui dévoilait en décembre dernier le premier exosquelette de marche. Ce 23 juillet, dans les Yvelines, Kevin Piette, pilote officiel des prototypes de la marque, a participé au relais de la flamme olympique. Paraplégique depuis onze ans, les télévisions du monde entier l’ont pourtant montré en train de marcher, le flambeau à la main.

Attendant toujours son marquage CE, cette technologie n’est, pour l’heure, usitée que dans les centres de réadaptation. Mais Wandercraft compte bien la proposer aux particuliers, le marché n’ayant pas connu d’innovation majeure depuis la chaise roulante.

L’innovation au pas de course

Les athlètes de haut niveau ont besoin d’un équipement de pointe pour accomplir la meilleure performance possible. C’est particulièrement vrai dans le cas des para-athlètes. En l’occurrence, c’est loin d’être une formule toute faite : la prothèse agit comme une véritable extension de leur corps. Plusieurs entreprises se sont spécialisées sur ce marché et les Paralympiques constituent pour elles un excellent vecteur de communication. Proteor, fabricant de prothèse de la Côte-d’Or, a ainsi conçu l’équipement du kayakiste Abel Aber et du cavalier Vladimir Vinchon. Comme ces sportifs durant les Jeux, l’entreprise s’est dépassée pour fournir des solutions adaptées aux conditions des épreuves. Les échanges avec les athlètes se doivent d’être précis et témoignent de l’importance de tels partenariats comme moteur d’innovation.

Si aucun athlète n’a couru avec ses lames de sport, le fabricant Hopper se réjouit de la vitrine qu’offre les Paralympiques et de leur impact sur le regard porté au handicap. Et si le savoir-faire français en la matière doit encore faire ses preuves, le carbone des lames d’Hopper provient des chutes des lignes de production d’un autre grand nom de l’Hexagone : Airbus !

Sasha Alliel

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