Le 25 février, le nouveau directeur général du groupe présentait son plan stratégique. L’équipementier automobile espère atteindre les 27,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2025, notamment en accélérant sur l’aide à la conduite et l’électrification.

Le 26 janvier, Christophe Périllat prenait la direction générale de Valeo. Un mois plus tard, le nouveau dirigeant de l’équipementier foulait la scène de l’auditorium de l’Automobile Club de France, place de la Concorde à Paris, pour présenter son plan stratégique. Face à un parterre d’analystes, d’investisseurs et de journalistes, le dirigeant, qui œuvre au sein du groupe depuis plus de vingt ans, a déroulé en anglais sa feuille de route pour la période 2022-2025. "C’est à la fois un plan de continuité et d’accélération, a-t-il précisé. Je fais partie du passé de Valeo et j’en suis fier." Si la présentation de "Move up" se voulait résolument moderne et dynamique, le patron s’est néanmoins appuyé sur une batterie de chiffres pour poser son raisonnement. Parmi les plus importants, ceux ayant trait à ses objectifs : un chiffre d’affaires qui devrait atteindre 27,5 milliards d’euros en 2025, contre 17,3 milliards en 2021, une marge d’Ebitda à 14,5 % ou encore une génération de cash-flow entre 800 millions et 1 milliard d’euros sur le même horizon de temps.

Mobilité transformée

Pour y parvenir, Christophe Périllat entend pousser les feux sur deux créneaux déjà occupés par Valeo : l’électrification et les systèmes d’aide à la conduite (dits Adas). "Nous sommes au début d'une période de transformation de la mobilité, qui se traduira par une accélération de ces deux marchés pendant quinze à vingt ans", a-t-il insisté. En ce qui concerne l’électrification, le DG a déjà commencé à déployer sa stratégie. Le 10 février, il annonçait l’intégration de Valeo Siemens eAutomotive (sa joint-venture avec Siemens dans les moteurs électriques) au sein de son entité Systèmes de propulsion afin de développer une offre complète de solutions de motorisation électrique haute et basse tension. Il faut dire que ce marché offre des perspectives alléchantes : l’électrique devrait peser 200 milliards d’euros d’ici à 2035 contre 30 milliards en 2021. D’où l’intérêt d’en faire une priorité dès maintenant pour profiter, dans les années qui viennent, des retombées des investissements – qui vont peser sur les résultats 2022.

"Nous sommes au début d'une période de transformation de la mobilité"

De même pour l’Adas. Le marché représentera 120 milliards d’euros en 2035 (15 milliards en 2021) et, d’ici à 2030, 90 % des voitures seront équipées de systèmes, types capteurs, pour rendre la conduite plus sûre. "Collecter les informations permet de prendre les bonnes décisions", insiste Christophe Périllat pour qui Valeo bénéficie d’un savoir-faire réel dans le domaine pour produire des solutions toujours plus performantes et surtout au meilleur coût.

Améliorer la rentabilité

Le dirigeant met également en avant deux autres activités du groupe : l’éclairage et la vie à bord. Il a aussi insisté sur la nécessité de céder les actifs non stratégiques pour 500 millions d’euros. "J’ai ma liste, je n’ai pas de tabou", a-t-il déclaré sans pour autant préciser ce qu’elle contenait. Valeo compte aussi faire des économies de l’ordre de 100 millions d’euros d’ici à 2023 afin d’améliorer sa rentabilité. Ces annonces n’ont semble-t-il pas entièrement convaincu les marchés, le titre ayant baissé dans la foulée de la présentation du plan stratégique. Durant celle-ci, Christophe Périllat a fait vœu de transparence pour les années à venir. De quoi rassurer les investisseurs sur un terme plus long ?

Olivia Vignaud

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