La licorne française affiche un volume d’affaires de 4,3 milliards de dollars et plus de 100 millions de revenus récurrents. Prochaine étape : se développer davantage à l’international.

C’est un exercice assez rare pour être noté de la part d’une licorne. Souvent en verve quand il s’agit de parler de leurs technologies, les entreprises de plus d’un milliard de dollars de valorisation se montrent moins bavardes lorsqu’il est question de chiffrer leurs succès. Le 9 février, Mirakl se prêtait à l’exercice, dévoilant certaines de ses données et ses ambitions pour les mois et années à venir. Si l’entreprise spécialisée dans les market places ne communique pas son chiffre d’affaires, elle fait état pour la première fois de son revenu annuel récurrent, lequel dépasse les 100 millions de dollars. Quant à son volume d’affaires (ventes générées par les clients à travers ses plateformes), celui-ci atteignait l’an dernier un "record" à 4,3 milliards de dollars. Soit un montant multiplié par dix en cinq ans et par trois en moins de deux ans.

Nouveaux clients, nouveaux collaborateurs

"C’est de la valeur pure créée pour nos clients", qui dégagent du chiffre d’affaires additionnel à travers ces nouveaux canaux de distribution, commentait Philippe Corrot, CEO cofondateur de la licorne depuis son QG du 16e arrondissement de Paris. C’est également de la valeur pour Mirakl puisque ses revenus dépendent en partie des abonnements vendus aux entreprises auxquelles elle fournit ses services mais aussi de variables lié aux ventes de ses clients. L’an dernier, l’entreprise en a conquis plus de 80 nouveaux, parmi lesquels la chaîne de magasins américaine Macy’s, le retailer canadien Reitmans ou encore Decathlon et La Redoute.

 À fin 2022, 1 000 personnes devraient travailler pour le français

Pour faire face à cette hypercroissance, Mirakl recrute massivement. Plus de 350 personnes ont intégré ses équipes l’an dernier pour atteindre les 650 collaborateurs. À fin 2022, ce sont même 1 000 personnes qui travailleront pour le français. De quoi consolider son ancrage dans l’Hexagone mais aussi à l’international puisque Mirakl multiplie les ouvertures de bureaux, comme cela a notamment été le cas à New York et Singapour récemment. Les recrutements sont aussi l’occasion de féminiser les troupes, le taux de femmes des instances dirigeantes de Mirakl s’affichant désormais à 35 %. De quoi répondre aux inquiétudes de place en termes de parité au sein des acteurs que l’on espère les champions de demain (aucune femme n’est à la tête d’une entreprise du Next40 - indice qui réunit les start-up prometteuses).

Créer un véritable écosystème

C’est en Europe et aux États-Unis que Mirakl entend demain pousser les feux. L’expert en market places souhaite également croître par acquisitions, lui qui a racheté l’an dernier Octobat, une start-up spécialisée dans la facturation. Le but ? S’adjoindre des services et des technologies complémentaires. Enfin, Mirakl souhaite développer davantage Mirakl Connect, son écosystème qui permet aux vendeurs et aux partenaires d’être mis en relation avec les clients de l’entreprise afin de les aider à muscler leur catalogue. À titre d’exemple, le spécialiste de la pièce détachée et de la carrosserie Aniel (devenu Aniel Marketplace) propose 65 millions d’offres pour 15 millions de produits (+326 % sur un an). Or, pour couvrir tous les besoins de ses clients et devenir leur unique point d’entrée, Aniel aurait besoin de monter à 100 millions d’offres. D’où la nécessité pour Mirakl de créer des ponts entre les acteurs. Et ainsi devenir un géant du e-commerce en aidant les entreprises à faire face à la market place des market places Amazon ?

Olivia Vignaud

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