Le fabricant japonais Epson propose des imprimantes et copieurs à jet d’encre capables de concurrencer les meilleurs systèmes laser, avec un impact environnemental bien plus faible. Interview à trois voix avec Bérengère Gazagnes, responsable développement durable, Olivier Hanczyk, chef de produit solutions business et Thierry Bagnaschino, directeur marketing.

Décideurs. Que représente le développement durable chez Epson ?

Bérengère Gazagnes. Dès la création d’Epson, l’une des premières préoccupations a été l’impact des activités sur la biodiversité locale dans les Alpes japonaises. Depuis, de nombreuses étapes ont été franchies avec la suppression de certains gaz frigorigènes dès la fin des années 80, ce qui était à l’époque innovant, jusqu’à la plus récente vision à horizon 2050. Les deux grands points de cette approche sont de devenir neutre en carbone et de ne plus recourir aux ressources fossiles. S’y ajoute une démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous cherchons aussi à apporter plus de circularité dans nos activités et à accompagner des usages plus responsables pour les utilisateurs. D’ici 2023, tous les sites Epson, y compris les usines, seront intégralement alimentés par des sources d’énergies renouvelables. C’est déjà le cas en Europe. Posséder nos propres sites de production nous permet d’avoir des exigences plus élevées au niveau RSE et de s’assurer qu’elles sont pérennes et respectées.

Quels sont les avantages de vos copieurs et MFP ?

Olivier Hanczyk. Lorsque le photocopieur a été inventé dans les années 70, c’était une technologie laser, qui s’est banalisée depuis. Lorsque l’on montre nos produits avec la technologie jet d’encre zéro chaleur, il arrive aux clients de nous demander comment on change le toner ! Notre technologie Precision Core a été développée pour l’industrie, avec des presses numériques industrielles. Il fallait donc répondre à tous les critères du monde de l’industrie : la durabilité, la longévité, la qualité d’impression. C’est pourquoi Epson s’engage sur une technologie bureautique équivalente à celle du laser, avec en plus tous les avantages liés à l’impression à froid. Ce n’est pas du greenwashing. C’est factuel avec une consommation d’énergie jusqu’à 83 % inférieure au laser, une utilisation de consommables 96 % inférieure. Pas de four, pas de tambour, pas de bac de développeur, pas de courroie de transfert, pas de préchauffage. En termes de vitesse d’impression, on peut monter jusqu’à 100 pages par minute. De plus, avec très peu de consommables et une large autonomie d’impression avec des réservoirs d’encre souples. Ainsi, sur un produit A3, on obtient une autonomie jusqu’à 86000 pages en noir et 50000 pages en couleur. Plus besoin de commander, d’acheminer, de stocker et de remplacer les consommables, ni d’éliminer les déchets. Autre avantage par rapport à un système laser qui dégage de l’ozone et de la poudre de toner, il s’agit d’encres liquides, donc des produits qui protègent l’utilisateur d’éventuelles inhalations.

La technologie d’impression à froid par jet d’encre est-elle mature ?

Thierry Bagnaschino. C’est une technologie d’impression qui a été mise sur le marché voici 13 ans. Depuis, elle a mûri et grandi. Nous avons d’importantes dépenses d’investissement en R&D. Nous avons d’ailleurs déboursé 650 millions d’euros il y a 6 ou 7 ans pour développer la technologie, et nous dépensons tous les jours un million et demi de dollars en R&D dont une bonne partie sur nos produits d’impression bureautique. Aujourd’hui, notre niveau technologique permet d’apporter entière satisfaction à nos clients.

Comment peut-on mesurer vos matériels par rapport à du laser?

O. H. Sur notre site internet, les clients peuvent aller sur un simulateur pour entrer les machines de leur parc actuel et simuler les économies d’énergie et la réduction de l’empreinte carbone en basculant sur la technologie jet d’encre professionnelle. Les entreprises prennent conscience des enjeux. Lorsque nous recevons des appels d’offres, on voit que le poids de la note sur l’aspect environnemental est bien plus élevé qu’il ne l’était voici 5 ans.

Avez-vous le sentiment que les usages ont changé ?

O. H. Il est de notre rôle de mettre à disposition de nos clients des produits qui permettent d’imprimer mieux, de façon différente. Aujourd’hui, on vient deux jours par semaine au bureau, et on n’imprime que ce qui est réellement nécessaire. L’appareil n’imprime que lorsque vous êtes devant la machine, ce qui évite d’imprimer des travaux envoyés deux fois par erreur, ou les impressions qui finissent à la corbeille parce que la personne ne vient pas chercher ses documents imprimés.

Quel est l’atout majeur d’Epson ?

B.G. Celui d’être, à la base, une entreprise d’ingénieurs. L’innovation est vraiment le fer de lance et le coeur d’Epson. En outre, c’est un excellent levier d’amélioration vis-à-vis des impacts environnementaux et sociétaux. Mais notre atout majeur, c’est vraiment cette combinaison d’innovation et d’engagement en matière de développement durable.

Propos recueillis par Gilles Lancrey

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