Le groupe PSA a retrouvé sa place de 1er déposant de brevets en 2019 dans le célèbre palmarès de l’INPI, devant Valéo, Safran, le CEA et Renault, pour ses titres déposés entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2018. Entretien avec Francis Fernandez, directeur de la PI du groupe PSA.

Décideurs. La crise sanitaire a eu des conséquences sans précédent pour le secteur automobile. Avez-vous pu maintenir efficacement vos activités IP ?  

Francis Fernandez. Notre problématique principale est de protéger nos créations. Le cœur de nos développements concerne les nouvelles motorisations avec la génération des modèles hybrides notamment. Pendant la crise, nous n’avons pas interrompu nos travaux de recherche donc notre priorité a été de continuer à les protéger efficacement. La crise a fait émerger de nouvelles problématiques liées à de nouveaux services pour le groupe comme la vente de véhicules en ligne qui a été boosté pendant cette période. Côté marques, nous avons également été très sollicité pour protéger notamment les sites "Peugeot Store" et toutes les activités marketing qui ont continué. Les sujets IP ne manquait donc pas.  

Nous étions bien préparés car le groupe a dématérialisé son fonctionnement il y a une quinzaine d’années. Nous étions d’ailleurs l’un des pionniers et fonctionnons aujourd’hui sans aucun dossier physique. La massification du télétravail, déjà instauré dans le groupe, n’a donc pas posé de problème. Par ailleurs les Offices, dont l’INPI, avaient également basculé il y a quelques années dans le monde digital, nous permettant ainsi de continuer à travailler de manière efficace.  

"Le cœur de nos développements concerne les nouvelles motorisations"

Ce qui était très important pour nous pendant cette période et le sera aussi à l’avenir : maintenir le lien avec les créateurs et inventeurs avec qui nous travaillons et qui apportent de la valeur au groupe PSA. Afin de valoriser ces partenaires, nous organisons chaque année en interne le "Palmarès des inventeurs" qui permet à tous les inventeurs ayant déposés des brevets de participer et d’être sélectionnés par le groupe. 

En 2019, votre groupe a repris la tête du classement des déposants de brevets en France devant Valeo, Safran le CEA et Renault. Quelles innovations expliquent ce résultat ? 

Ce résultat s’explique par le dépôt de brevets dans le domaine des nouvelles motorisations et plus particulièrement de l’électrification ainsi que les aides à la conduite et la connectivité dont le champ des possibles a été élargi avec la 5G et les services. Notre mission consiste à protéger de manière efficiente toutes les innovations stratégiques développées par nos différents centres de R&D dans le monde, afin de créer de la valeur et de reconnaître le talent des femmes et des hommes du groupe qui les ont conçues. Pour l’année 2020, il est encore trop tôt pour évaluer l’impact de la crise que nous traversons. 

Comment travaillez-vous avec les conseils CPI et Avocats ?  

Notre spécificité, par rapport à d’autres groupes industriels, est d’avoir internalisé beaucoup de choses en matière de propriété intellectuelle, ceci afin de se doter de la capacité à gérer les dossiers de bout en bout. Nos recours aux conseils extérieurs dont donc assez cantonnés et concernent principalement nos dossiers internationaux, hors brevets européens.  

Propos recueillis par Anne-Sophie David 

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