Selon une étude publiée le 8 juillet par Bpifrance le Lab, 80 % des patrons ont conscience de l’urgence climatique. Pour autant, seuls 13 % déclarent pouvoir réduire « de manière importante » leurs émissions carbone durant les cinq prochaines années.

Le réveil écologique est en marche depuis quelques années maintenant et la crise due à la pandémie de Covid-19 accélère les prises de conscience. Si celles-ci s’avèrent primordiales, c’est le passage à l’action qui sera déterminant afin d’obtenir des résultats. Tous les citoyens peuvent apporter leur pierre, patrons d’entreprise inclus. Bpifrance le Lab a ainsi interrogé 1 000 dirigeants de PME et d’ETI sur leur vision et la manière dont ils abordent les enjeux environnementaux. Bonne nouvelle : 80 % d’entre eux ont conscience de l’urgence climatique. Pour autant, seuls 13 % déclarent pouvoir réduire "de manière importante" leurs émissions carbone dans les cinq prochaines années. "Pour agir et engager résolument la transition de leurs modèles, les dirigeants ont ainsi besoin d’être informés et accompagnés sur les actions concrètes à mettre en place", estime Bpifrance.

Les leviers

Dans le détail, 51 % des répondants intègrent l’enjeu climatique dans leur stratégie. Toutefois, la majorité (environ deux tiers des sondés) se focalise sur une optimisation de l’existant (efficacité énergétique, baisse des consommations) ou la mise en place de « gestes écologiques » (recyclage, réduction de l’usage du plastique et du papier…). Par ailleurs, les dirigeants sont peu nombreux à envisager un changement de business model : ils sont respectivement 12 % et 10 % à considérer cette option pour réduire l’empreinte carbone et l’empreinte environnementale.

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Comment expliquer ce décalage entre la perception de la réalité climatique et la faiblesse de la réaction ?, s’interroge Bpifrance. "Les dirigeants invoquent plusieurs motifs : les moyens financiers en grande majorité (49 % des répondants), mais aussi l’absence de solutions technologiques (32 %) et le manque de reconnaissance des clients (29 %), qui ne sont pas prêts à payer beaucoup plus pour un produit ou service respectueux du critère environnemental." D’où l’intérêt d’un soutien fort des pouvoirs publics, que ce soit sous formes d’incitations financières (subventions, aides fiscales, etc.) ou d’évolutions  réglementaires.

Différents profils

La source de motivation est également un facteur déterminant dans la mise en œuvre d’actions concrètes. "La motivation à agir détermine le niveau d’ambition. Nous avons repéré trois types de profils : les ‘convaincus’, les ‘opportunistes’ et les ‘contraints’, précise Pascal Lagarde, directeur exécutif de Bpifrance en charge de la stratégie, des études et du développement. En résumé : les dirigeants qui agissent par conviction plutôt que par opportunité ou par contrainte en font davantage."
 
Ainsi, 67 % des patrons déclarent qu’ils adapteraient leur entreprise aux enjeux climatiques et environnementaux par conviction, plutôt que par opportunité ou contrainte. Ces "convaincus" sont par exemple plus nombreux à sélectionner leurs fournisseurs sur des critères environnementaux, à faire de l’écoconception ou à utiliser des énergies décarbonées. L’information est donc un élément clé pour que les entreprises s’adaptent le plus rapidement possible.
  
Olivia Vignaud

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