Chris Hughes, le repenti
"Facebook est trop grand. Il est temps de le démanteler." L’injonction n’émane pas d’un concurrent jaloux mais bien du cofondateur du plus grand réseau social du monde. Et c’est publiquement que Chris Hughes, ex-colocataire de Marc Zuckerberg à Harvard, a choisi d’exposer ses craintes et de laisser éclater sa colère. S’il tire à boulets rouges sur le tout-puissant PDG du groupe dont il réprouve le pouvoir absolu et l’obsession de la croissance quitte à "sacrifier la sécurité et la vie privée de ses clients", Chris Hughes ne ménage personne. À commencer par lui-même. "J’ai regardé avec admiration le développement de la société. Il a fallu les retombées des élections de 2016 et Cambridge Analytica pour m’éveiller aux dangers du monopole de Facebook." À l’État américain, il reproche son inertie et à l’anticoncurrence sa frilosité. Alarmiste mais pas défaitiste, Chris Hughes appelle au démantèlement urgent du "léviathan" en annulant les acquisitions de WhatsApp et d’Instagram. Seule chance, selon lui, de restaurer un semblant de concurrence sur le marché.
Sandy Andrianabiby