L’association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise a publié le mardi 15 octobre 2019 la sixième édition de son baromètre du risk manager, réalisé en partenariat avec le cabinet PWC.

Lancé en 2009, le baromètre du risk management est publié tous les deux ans par l’Amrae. Il répond à plusieurs objectifs dont notamment celui d’étudier les perspectives d’évolution de la fonction et de mettre cette dernière en valeur. La sixième édition de ce baromètre est l’aboutissement de 3 mois d’enquête menée auprès de 350 gestionnaires de risques, avec un taux de participation accru des profils ERM (Enterprise risk manager). Y sont présentés le profil des risk managers, les principaux risques auxquels sont confrontées les entreprises ainsi que les défis de la fonction face à l’innovation.

Le profil du risk manager 2019

La fonction de risk manager se développe dans tous les secteurs d’activités tels que l’industrie, la banque, l’assurance et le conseil. Sa transversalité impose aux praticiens des compétences pluridisciplinaires. Une réalité qui semble justifier la diversité des profils : juristes, ingénieurs, économistes, contrôleurs de gestion, scientifiques, médecins et etc. Disposant d’un panel de responsabilités très variées, le gestionnaire de risques intervient aussi bien sur les questions de conformité, d’audit, de continuité d’activité que de gestion de crise. Côté rémunération, des disparités salariales existent indépendamment du niveau de responsabilité. Les femmes top risk managers perçoivent en moyenne 89 000 € bruts contre 105 000 € pour les hommes. Cet écart de salaire est également constaté chez les non-top risk managers, les femmes percevant en moyenne 63 000 € pendant que les hommes touchent quant à eux 79 000 €. Toutefois, il est important de noter que la profession s’est fortement féminisée au cours des dernières années. De 22 % en 2009, la population est aujourd'hui constituée de 43 % de femmes.

Les risques majeurs en 2019

Véritable outil de gestion, la cartographie des risques permet d’appréhender l’ensemble des facteurs susceptibles d’affecter les activités de l’organisation. Et les risk managers en dénombrent cinq principaux en 2019, à savoir ceux liés à la réglementation et à la compliance (80 %), au cyber et à l’IT (77 %), aux ressources humaines, à l’organisation et à la finance. En complément, certains risk managers développent des cartographies spécifiques telles que celles des risques stratégiques, de corruption, ou encore des risques RSE.

Les défis de la fonction face à l’innovation

L’analyse des réponses recueillies auprès des gestionnaires de risques a permis d’aboutir au constat suivant : la transformation digitale n’a pas d’impact réel sur leur rôle au sein des structures. 46 % des risk managers interrogés déclarent n’utiliser aucune technologie émergente tandis que 6 % avouent avoir déjà exploité l’intelligence artificielle. Un fait qui s’explique d’une part, par le manque de perception de l’avantage apporté par ces outils innovants à la fonction et d’autre part, par le coût relativement élevé de l’investissement. Néanmoins 55 % des participants au sondage estiment leur budget et leurs ressources suffisants au cours des douze derniers mois.

Yannick Tayoro

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