La solution digitale, développée pour optimiser le travail en équipe, Klaxoon figure dans le top 10 des levées de fonds de 2018. Fondée en 2014 par Matthieu Beucher, la start-up bretonne se revendique comme un outil incontournable au service de la productivité dans le monde.

Décideurs. Pouvez-vous nous présenter Klaxoon ?

Matthieu Beucher. Klaxoon est une plateforme destinée à faciliter le travail en équipe. L’application propose une suite d’outils collaboratifs avec un but : orchestrer la prise de décision. L’offre permet d’engager le public pendant les réunions, mais également des interactions en dehors de ce cadre, avec un prisme principal, celui de l’efficacité. Klaxoon a réduit le temps moyen passé en réunion de 90 à 30 minutes et s’affranchit des contraintes de distance. Aujourd’hui, la solution est utilisée dans plus de 120 pays.

À qui s’adressent vos outils ?

Nous approchons les 5 000 clients, pour moitié grands comptes – notre clientèle historique – ainsi que PME, TPE et indépendants par ailleurs. Les profils d’utilisateurs sont très variés : industriels, secteur public, associations. Klaxoon outille tous les moments où vous avez besoin d’interagir.

Comment est né le concept ?

Ingénieur de formation, j’ai commencé ma carrière dans l’industrie, où j’ai découvert les méthodes agiles, issues du toyotisme. En 2009, j’ai créé mon entreprise de conception de logiciels sur mesure pour le partage des connaissances à destination de clients grands comptes. Cinq ans plus tard, l’idée a été de passer d’un produit haut de gamme à un produit disponible pour tous à moins de 19 € par mois. Nos clients nous ont aidé à le concevoir et à l’affiner. Lancé en 2015, il a rencontré un franc succès, notamment avec plusieurs prix au CES de Las Vegas. Nous avons ainsi pu, dix-huit mois plus tard, réaliser une première levée de fonds de 5 M€ pour accélérer la commercialisation. En sept ans d’existence, l’entreprise avait prospéré, avec plus de 100 salariés, et affichait un chiffre d’affaires de 10 M€.

Nous visons la place d’outil de référence
en matière de productivité sur un marché d’un milliard d’utilisateurs potentiels

En 2018 vous avez mené un second tour de table, dans quel but ?

Le taux de fiabilité de la plateforme est équivalant à celui des Gafa. Il s’agit d’un avantage compétitif qui nous a permis de lever 42,8 M€ l’année dernière, auprès d’Idinvest et de nos investisseurs historiques, qui nous ont renouvelé leur confiance. Klaxoon a toujours été rentable et s’est longtemps autofinancé ; nous sommes donc dans une logique d’accélération. Ces nouveaux fonds sont dédiés à la R&D et au déploiement commercial, notamment à l’international.

Désormais, nous avons passé le cap des 200 salariés, répartis sur le campus rennais, à Lyon, Paris, dans notre boutique, en Allemagne, et depuis 2019, à New York et Boston. Une centaine de postes d’ingénieurs, d’experts-accompagnement et de commerciaux sont actuellement ouverts.

Quelles sont les ambitions de Klaxoon à moyen terme ?

Nous avons récemment connecté Klaxoon avec les outils Microsoft et Dropbox, permettant une plus grande fluidité entre les plateformes. Nous discutons avec tous les grands noms comme Google ou Facebook pour apporter davantage de confort d’usage à nos outils.

Klaxoon rassemble plusieurs millions d’utilisateurs sur quatre continents, en large majorité en Europe et aux États-Unis ; mais nous avons aussi des interactions avec l’Asie et l’Afrique, qui font partie des axes de développement. Nous visons la place d’outil de référence en matière de productivité sur un marché d’un milliard d’actifs.

Propos recueillis par Anne-Gabrielle Mangeret

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