Spécialiste du recyclage du PVC fin de vie, Veka Recyclage compte sur sa nouvelle usine de production – construite en 2011 - pour accélérer une croissance déjà très solide. Entretien avec son directeur général, François Aublé.

Décideurs. Veka Recyclage collecte les menuiseries PVC en fin de vie sur chantier pour ensuite les traiter et les recycler. Comment est née cette activité ? Comment se positionne-t-elle au sein du groupe Veka ?

François Aublé. L’histoire de l’entreprise débute en 1969 lorsque Heinrich Laumann reprend Vekaplast, un fabricant allemand de profilés PVC et de volets roulants (8 employés en 1969 et 5 200 aujourd’hui dans le monde entier). Il lance alors, avec succès, sa première production de profilés pour fenêtres. L’entreprise devient très rapidement leader dans son secteur d’activité (production de profilé PVC pour la fabrication de menuiseries). En 1993, VEKA Umwelttechnik est fondée en Allemagne avec la ligne de recyclage la plus grande et la plus moderne d’Europe. VEKA Recyclage a été créée en 2007 pour étendre le service de collecte et recyclage des menuiseries à l’ensemble de l’Europe. En 2011, la société s’est dotée d’une nouvelle usine avec une ligne de production 100 % automatisée (investissement de 12 millions d’euros). Un grand travail sur la collecte a aussi été réalisé par nos équipes. En 2015, nous avons par ailleurs obtenu la certification CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), essentielle pour l’intégration de matières recyclées (issues de menuiseries PVC en fin de vie) dans de nouveaux profilés de menuiserie.

« Le groupe Veka finance nos investissements »

Vous intervenez donc sur un marché de niche. Quels sont vos principaux concurrents ? Paprec ? Cifra ? ou tout simplement les décharges ?

Il y a de la concurrence sur notre secteur d’activité mais pas encore sur la fin de vie du PVC. Beaucoup de chefs d’entreprise rêvent d’un monopole mais cela n’a pas de sens. Nous avons besoin de l’émulation de la concurrence. Aujourd’hui, nous aimerions être plus compétitifs par rapport aux décharges. Notre intérêt est de continuer à travailler et à innover pour aller leur prendre des parts de marché. Quelques sociétés se positionnent aussi sur le recyclage du PVC fin de vie, mais c’est un métier difficile qui nécessite des investissements conséquents. D’ailleurs, nos concurrents sont aussi ceux qui nous livrent de la matière.

Quelles sont vos relations avec le Groupe Veka ?

Veka recyclage est totalement lié au groupe Veka. Il finance nos investissements et nous sommes en contact direct avec le management du groupe. Sur le plan opérationnel, nous sommes cependant indépendants. Notre activité de recyclage n’est pas considérée comme un avantage concurrentiel au sein du groupe. Nous pouvons très bien travailler avec leurs concurrents, pour la collecte du PVC ou la revente de nos granulés.

« En 2025, il est prévu qu’il n’y ait plus de plastique en décharge »

La réglementation en faveur du recyclage pourrait aussi vous permettre d’accélérer votre croissance dans les années à venir ?

Notre métier repose sur l’accès aux déchets de menuiseries PVC pour pouvoir le recycler. Avec l’appui de la réglementation européenne, le gouvernement pousse en faveur de l’éco-conception et de la gestion des déchets, notamment en PVC. En 2025, il est prévu qu’il n’y ait plus de plastique en décharge. Tous les plastiques devront pouvoir être recyclés. C’est le sens de l’histoire. Cette nouvelle réglementation nous permettra de collecter plus facilement. C’est tout l’intérêt de l’investissement de 12 M€ réalisé dans notre usine.

Comment impliquez-vous vos équipes dans le développement de votre activité ?

Si nous avons réussi de telles performances, c’est avant tout grâce à l’investissement de nos équipes. Nos salariés travaillent même le week-end puisque notre activité s’exerce sept jours sur sept. Des machines restent des machines. L’investissement du personnel est donc très important. C’est pourquoi nous avons mis en place un plan d’intéressement sur les bénéfices pour faire participer nos 42 salariés aux bons résultats de la société. Notre masse salariale représente également 15 % de notre bilan, ce qui témoigne de notre volonté de fidéliser nos équipes.

Propos recueillis par Aurélien Florin

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