PDG de Valeo depuis dix ans, sacré quatrième meilleur patron du monde et premier français par la Harvard Business Review en 2017, puis meilleur stratège de l’année par Les Échos, Jacques Aschenbroich s’impose comme l’homme du renouveau pour le premier équipementier français. Celui qui aura transformé une entreprise vieillissante en champion mondial de la tech et fait exploser son chiffre d’affaires. Il se confie à Décideurs.

Décideurs. La définition du succès est personnelle et par nature subjective. Quelle est la vôtre ?

Jacques Aschenbroich. Je n’ai jamais considéré que le succès pouvait être un but. C’est plutôt la conséquence d’un travail, souvent collectif et non individuel, d’une vision affichée, partagée et préparée avec soin. Réussir à atteindre ses objectifs requiert un niveau élevé d’exigence, parce que, par définition, il faut toujours se donner des objectifs encore plus ambitieux, quelles que soient les circonstances.Rien de pire que l’immobilité qui ­reviendrait à se reposer sur ses lauriers.

À l’origine, d’où vient votre goût pour le management, votre sens du leadership ?

Fédérer et sublimer l’énergie de mes équipes, dénicher les talents et les entraîner vers un objectif ambitieux, y a-t-il une tâche plus enthousiasmante et motivante ?

Sur quel système de valeurs avez-vous le sentiment d’avoir bâti votre carrière ?

Il n’y a pas de bon leader qui ne prenne ses responsabilités et ne soit éthiquement irréprochable.

La passion a-t-elle été pour vous un ­moteur de réussite ?

La passion, mais aussi l’énergie et une très forte stabilité émotionnelle. Il n’y a pas de succès sans échecs et sans difficultés : la manière de les surmonter est clef.

Diriez-vous qu’elle vous a amené à prendre des risques et donc à vous ­autoriser l’échec ?

Il n’y a pas de succès sans échecs mais trop d’échecs tuent le succès, malgré la formule connue de Churchill "le succès est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme". Il faut prendre des risques bien sûr pour se différencier des concurrents, mais dans tous les cas, analyser avec soin ce que pourrait être le scénario du pire.

Quel message aimeriez-vous transmettre aux décideurs d’aujourd’hui, qu’ils soient politiques ou économiques ?

Prenez et assumez vos responsabilités ! Et surtout ayez une vision claire des ­objectifs à atteindre et ne confondez pas stratégie et tactique.

Propos recueillis par Caroline Castets

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