Tesla ne planche pas seulement sur des voitures individuelles. La firme d’Elon Musk réfléchit également à un projet de semi-remorque. Prix, autonomie, accélération… Décideurs fait le point.

Si tout se passe comme prévu (l’imprévu étant toutefois la norme chez Tesla), le constructeur américain produira dès 2019 un semi-remorque semi-autonome. Une innovation annoncée fin 2017 qui pourrait bouleverser le secteur du transport routier. Voici l’essentiel à connaître sur ce camion made in Elon Musk.

Prix : Tesla envisage de commercialiser le véhicule à un prix démarrant à 150 000 dollars soit 126 000 euros. Un modèle haut de gamme pourrait être commercialisé pour 200 000 dollars soit 168 000 euros.

Accélération : Une ligne fuselée qui rappelle les créations de la société aérospatiale Space X (dont Elon Musk est aussi le P-DG), des performances de vitesse et d’autonomie bluffantes, le Tesla Semi semble avoir quelques longueurs d’avance. Ainsi, il pourrait atteindre les 100 km/h en moins de cinq secondes sans sa remorque, et en vingt secondes lesté de 35 tonnes.

Autonomie : Le camion Tesla pourrait parcourir près de 1 000 kilomètres à vide et 800 kilomètres à charge pleine. Il pourrait aussi avaler une nouvelle distance de près de 650 kilomètres après une recharge de seulement trente minutes. La firme américaine met également en avant les bienfaits de son camion pour l’environnement. Avec son moteur électrique, les émissions de CO2 seraient considérablement réduites.

Un camion sans chauffeur ? Bien qu’elle ne soit pas mise en avant d’entrée de jeu, l’absence de chauffeur dans la cabine de pilotage laisse entrevoir aux transporteurs encore plus de possibilités de réduire leurs coûts de production. En l’état, le poids lourd n’est pas 100 % autonome. Pour des raisons de sécurité, la présence d’un conducteur reste nécessaire pour pallier d’éventuelles défaillances, maintenir une trajectoire ou effectuer un freinage d’urgence. Si cela n’était plus le cas, les économies réalisées seraient substantielles. Selon une étude publiée par PwC, le gain annuel monterait alors à plus de 30 000 euros par camion. Sachant que le transport de marchandises par voie routière représentait, en 2016, 88 % de l’acheminement des cargaisons, la filière dans son ensemble en tirerait un bénéfice considérable.

Reste à savoir à qui cela profitera vraiment. Quelles vont être les répercussions sur les tarifs pratiqués par les logisticiens aux distributeurs ? Quelles seront les incidences pour le consommateur sur les prix affichés en magasin ? Plus le gâteau est gros, plus grande est la tentation d’en manger la plus grosse part. Chacun des acteurs devra donc veiller à ce que sa gourmandise n’entrave pas la satiété de l’autre.

Enfin, d’autres questions incontournables restent en suspens. Quel sera le comportement de ce véhicule en milieu urbain confronté à des obstacles et des imprévus ? Faut-il prévoir un chauffeur qui prendrait le relais une fois quittés les axes routiers principaux ? De la même manière, comment assurer la distribution de la marchandise et la relation au client une fois le poids lourd arrivé à destination ? Quid de la maintenance quotidienne ?

Philippe Labrunie

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