Alors que les négociations sur le futur accord commercial doivent commencer en octobre, les discussions sur la procédure de divorce sont à l’arrêt. L’objet du désaccord ? L’estimation du solde de tout compte que le Royaume-Uni doit à l’Union européenne.

Le divorce à l’amiable entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) prend chaque jour du plomb dans l’aile. Fin août, Michel Barnier, le négociateur en chef de l’Union européenne, concédait qu’ « aucun progrès décisif sur les sujets principaux n’avait été réalisés ». Du côté de son homologue britannique, David Davis, le constat est plus positif : « Nous avons vu quelques progrès concrets »... Il n’hésite néanmoins pas à mettre de la pression : « Notre approche est significativement plus flexible et pragmatique  que celle de l'UE dans ces négociations. » 

De soixante à cent milliards d’euros

Car l’Union européenne, en position de force, n’entend pas sortir lésé de cette séparation. Elle refuse d’entamer des négociations avec le Royaume-Uni sur le plan commercial avant d’être assurée de trois points : la facture que devra honorer le royaume en quittant l'Union, le sort des citoyens européens sur le sol britannique et l'avenir de la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord. Sans surprise, le point le plus litigieux concerne la question de l'argent. Juristes de chaque camps s’affrontent sur l’interprétation des textes. « Il existe encore des divergences à surmonter mais nous avons un devoir envers nos contribuables », a reconnu David Davis. Et pour cause, la différence est de taille. Alors que l’UE estime le solde de tout compte entre soixante et cent milliards d’euros, Londres ne seraient prêt à payer que quarante milliards selon la presse anglaise. Alors que les négociations sur le futur accord commercial doivent commencer en octobre, l’Union garde la main. Pour une fois, les vingt-sept pays membres parlent d’une seule voix : le futur statut de pays tiers du Royaume-Uni, qui sera libéré de ses obligations vis-à-vis de l'UE, ne saurait lui donner les mêmes droits et avantages que celui d'un État membre de l'UE. Pas de quoi faire peur à la chef du gouvernement britannique qui a réitéré plusieurs fois qu'elle n'hésiterait pas à interrompre le processus si les propositions de Bruxelles ne convenaient pas. Les termes du Brexit sont encore loin d'être trouvés.

V. P.

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