C’est le nombre d’universités françaises représentées dans le dernier classement de Shanghai (ARWU). Une performance en demi-teinte compte tenu de la dynamique mondiale.

Depuis l’inauguration du classement en 2003, la mythique Harvard truste la première place, talonnée depuis plusieurs années par son rival de l’Ivy League Stanford. Les États-Unis dominent largement le classement avec 27 % des références (135 universités), dont 48 dans le top 100 uniquement. La Chine poursuit sa progression avec cinquante-sept universités représentées cette année, contre quarante-deux en 2012 et vingt-cinq il y a dix ans. Côté français, la stabilité prévaut depuis cinq ans. Vingt-deux universités tricolores apparaissent au total, guidées par l’Université Pierre et Marie Curie (40e), Paris Sud (41e) et l’ENS (69e). Une dizaine de plus figure dans les « candidates » au top 500, une nouveauté du classement qui évalue trois cents établissements supplémentaires jugés prometteurs.

Question de principes

Sixième au classement mondial, la France dispose d’une faible présence dans le classement.  Cela soulève un débat d’ordre idéologique sur la gestion publique des ressources humaines. Max Weber décrivait le concours comme symbole d’équité dans le recrutement, un principe qui a forgé la base d’une technocratie européenne rationalisée. Dans l’ARWU, la pondération des critères par le nombre d’enseignants chercheurs dans chaque institution, entre autres choses, révèle une lutte contre l’élitisme induit par le comptage nominal des performances (nombre de prix Nobel, de médaille Fields, et de publications ou citations dans des revues prestigieuses). Mais les nouvelles normes académiques apportées par les États-Unis résultent typiquement de ce phénomène. Elles réforment le cursus universitaire en ce sens qu’elles sont axées sur l’efficience de la recherche et une optique managériale très propre au secteur privé. Un raisonnement défendu par la tradition républicaine…

A.R.

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