À l’heure où le sujet de la protection de l’innovation ainsi que de la propriété intellectuelle et industrielle est au cœur des stratégies d’entreprise, les deux associés du cabinet Inscripta font le point sur l’année qui vient de s’écouler. Tour d’horizon des nouveaux enjeux auxquels Agnès Doyen et Manuel Roche doivent faire face ainsi que de leurs ambitions pour l’année à venir.

Décideurs. Quels sont les principaux thèmes qui ont rythmé votre année 2016 ?

Agnès Doyen et Manuel Roche. Pour Inscripta, l’année 2016 a été une année de consolidation après les fortes progressions de chiffre d’affaires des deux années précédentes. Nous avons privilégié le renforcement et l’amélioration de nos relations avec nos clients et nous avons également développé des associations et synergies stratégiques avec de nouveaux partenaires nous permettant de proposer une offre de services plus globale. Nous sommes donc en mesure de procurer de nouveaux services à nos clients, par exemple dans le domaine de l’évaluation et de la valorisation des actifs immatériels ou dans le domaine de l’audit et de la compliance PI et NTIC.

 

« L’explosion du e-commerce multiplie les atteintes aux droits des opérateurs économiques »

À quels nouveaux enjeux juridiques soulevés par la transformation digitale de l’économie devez-vous faire face ?

A. D. & M. R. La transformation digitale de l’économie s’exprime dans le domaine des services juridiques selon plusieurs axes. Sur le plan de la numérisation des échanges et des modalités de travail, Inscripta a toujours été très engagé. Le cabinet est quasiment « paperless » depuis l’origine et travaille de manière mobile et connectée. Le contact client est privilégié.

Un autre axe de la transformation digitale de l’économie se traduit par l’émergence de cabinets sans bureau physique, dits « low-cost ». La multiplication des procédures de dépôts en ligne, de forums et autres blogs prodiguant des conseils dits juridiques donnent à certains une impression de facilité, alors que la PI, et particulièrement le droit des marques, est de plus en plus technique.

L’explosion du e-commerce multiplie les atteintes aux droits des opérateurs économiques et les copies illicites, mais les outils permettant de les détecter sont efficaces. Faire appel à un conseil en propriété industrielle peut paraître optionnel mais la valeur ajoutée du CPI en termes de stratégie de protection, de valorisation et de défense des titres de PI permet pourtant d’éviter nombre de surcoûts inutiles et s’avère être rentable rapidement.  

La philosophie d’Inscripta est de donner à ses clients les moyens de construire et de soutenir une véritable politique de protection et de défense de leurs droits qui ne se limite pas à leur acquisition. Inscripta a toujours pratiqué une politique de tarifs très étudiés, principalement pour ce qui concerne les procédures administratives de dépôt et d’enregistrement. Les clients ont ainsi accès à des tarifs forfaitisés aux services d’Inscripta en matière de contrats, de litiges, de consultations et d’audits. Quoi qu’il en soit, nous nous devons d’être exemplaires en termes de sécurisation des données, de maîtrise de notre communication et d’innovation dans nos méthodes de traitement de dossiers. L’immédiateté générée par les moyens de communications actuels est parfois incompatible avec la réflexion et le recul que nécessitent des stratégies de protection et de défense des droits. Nous sommes réactifs, tenaces et parfois agressifs pour défendre les intérêts de nos clients, mais jamais impulsifs. Une pointe d’humour étant toujours agréable, nous nous sommes amusés en début d’année à produire une petite vidéo nous mettant en scène dans les différents univers de la PI en clin d’œil aux jeux vidéos 8MB.

 

« La profession de CPI doit se faire mieux connaître auprès des entreprises et des entrepreneurs »

Vous développez des relations étroites en France comme à l’étranger avec des CPI et des cabinets d’avocats. Avez-vous de nouvelles ambitions à l’international ?

A. D. & M. R. Inscripta dispose d’un réseau de correspondants professionnels de la PI qui couvre quasiment tous les pays du monde. Ce réseau est absolument nécessaire à l’exercice de notre métier au quotidien pour les besoins de nos clients tant français qu’étrangers. Pour autant, Inscripta a désormais pour ambition de développer plus efficacement sa clientèle étrangère, soit directement soit indirectement via des conseils étrangers. À cette fin, plusieurs pays d’intérêt ont été identifiés et ciblés. De nombreux contacts ont également été pris qu’il s’agira de concrétiser dans les prochains mois et les prochaines années.

 

Vous êtes très présent à la CNCPI. Pouvez-vous nous préciser le rôle que vous y jouez ?

Manuel Roche. Depuis la création d’Inscripta et auparavant déjà, Agnès et moi, avons toujours été actifs au sein de la CNCPI, en participant chacun depuis plusieurs années à des commissions de travail différentes : commission marques et commission contrats notamment pour Agnès, et commission relations internationales et commission relations avec l’Inpi pour moi.

La profession de CPI doit se faire mieux connaître auprès des entreprises et des entrepreneurs, ce qui nécessite un travail de vulgarisation et de promotion par le biais de permanences, ateliers et autres manifestations et rester la profession d’élite et de référence en matière de PI. Inscripta s’investit activement et bénévolement dans ces missions.

 

« L’objectif est de redynamiser les travaux de la commission relations internationales »

Depuis début 2017, je suis devenu co-président de la commission relations internationales. Cette commission vise à promouvoir la profession française au travers des relations internationales en nouant et entretenant des liens privilégiés avec certaines professions homologues étrangères ainsi qu’en assurant une visibilité à la CNCPI lors de manifestations internationales d’envergure. L’objectif est de redynamiser les travaux de la commission, notamment en s’ouvrant à des professions homologues dans des pays plus nombreux et en mettant en avant la PI française et européenne auprès de tous les acteurs (offices de PI, administrations gouvernementales et entreprises). Pour faire vivre notre profession, un investissement collectif est nécessaire et les échanges qui en résultent profitent naturellement à notre pratique individuelle et à la dynamique d’Inscripta.


Propos recueillis par Margaux Savarit-Cornali

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