Après avoir fondé le Comptoir de l'innovation en France, Nicolas Hazard a lancé aux États-Unis Calso, une organisation qui développe des modèles innovants de « social business ». Rencontre.

Décideurs. Pourquoi avoir lancé Calso à San Francisco ?

Nicolas Hazard. À San Francisco, on parle beaucoup de business mais peu de social business. Cela me semblait anormal que cette région du globe passe à côté de ce mouvement. Beaucoup de sièges d’importantes multinationales y sont implantés. Une situation en contraste avec le nombre conséquent de sans-abris vivant ici.

 

Comment le projet a-t-il été accueilli ?

Les gens étaient sceptiques. Mais nous avons vite été soutenus par les pouvoirs locaux. L’activité a démarré à Palo Alto, avec le recrutement de 85 jeunes sortis de prison pour les former au métier de la restauration. Ils ont perçu un salaire pendant la formation et ont pu trouver un emploi durable. Nous avons ainsi créé l’équivalent du contrat d’insertion. Le modèle a ensuite été dupliqué dans le secteur des drones.

 

Quid de la place de l’État ?

Avant on se disait, « l’État va faire ». Mais c’était une erreur. Car ce sont les entreprises qui génèrent des emplois, qui influent sur les comportements des consommateurs et qui créent les modes de consommation. C’est avec elles que la société, demain, sera plus égalitaire, plus écologique et plus juste.

 

Propos recueillis par Mathieu Marcinkiewicz

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