Retour sur le Grand Prix des Entreprises de Croissance, édition 2016. Aujourd’hui, zoom sur Florentaise, lauréat du secteur « Agroalimentaire et bio ».

 

POINTS CLÉS

CA 2015 (M€) : 36

Taux de croissance 2015 : 5,5 %

Effectif 2015 : 140

Mode de détention : Entreprise familiale

 

 

Décideurs. Comment définiriez-vous votre stratégie ? Quelles ont été les clés du succès de votre croissance ?

Jean-Pascal Chupin. Notre vision stratégique de janvier 2016 est « Ensemble, innovons pour cultiver, nourrir et protéger les plantes sur une Terre plus verte. » Elle est définie lors d’un comité réunissant tous les quatre ans plus d’un quart des collaborateurs. Elle se décline en sept ambitions : organisation, innovation, notoriété, collaborateurs, partenariats, export et performance économique et environnementale. L’appropriation de cette stratégie par nos salariés est une clé de réussite : 95 % des objectifs des comités de 2008 et 2012 étaient atteints en 2016 ! Nos clés du succès ? L’anticipation des besoins clients, l’innovation constante de produits et la mondialisation de nos produits et savoir-faire.

 

 

Décideurs. Quels sont les obstacles que vous avez dû franchir pour développer votre activité ?

J.-P. C. Dans un premier temps nous avons dû nous affranchir des contraintes géographiques de notre marché devenu national (une usine en 1986, dix en 2016) puis mondial (cinq sites à ce jour).

Puis, confrontés à des contraintes environnementales avec nos produits composés de matières premières non renouvelables, nous avons mis au point des matériaux renouvelables issus de déchets de scieries locales (fibres de bois et d’écorces) pour ne plus utiliser de tourbes de sphaigne dans les terreaux. Pour financer notre forte croissance, nous avons ouvert notre capital entre 1996 et 2010 à des partenaires industriels et financier. Seule une performance économique durable permet de conserver le soutien des partenaires bancaires. La mondialisation de nos débouchés représente un fort investissement humain en temps et énergie avec un résultat souvent lent à venir mais ensuite très rentable.

 

 

 

Décideurs. Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs qui visent une forte croissance ?

J.-P. C. Tous secteurs confondus, l’innovation est cruciale pour se démarquer, avoir un temps d’avance et proposer des produits ou services exclusifs (brevets, redevances). Je répète souvent que 40 % de ce que nous faisons aujourd’hui, nous ne le faisions pas il y a cinq ans, et que 40 % de ce que nous ferons dans 5 ans reste à créer. Valable depuis le début de Florentaise, l’innovation constante permet de se distinguer et croître. De plus l’export est devenu nécessaire, le marché français étant mature.

 

 

Décideurs. Quelles sont vos ambitions pour les trois prochaines années ?

J.-P. C. Depuis 2009 nous réalisons un bilan carbone et nous avons réduit nos émissions de 16,2 %. La prochaine étape est d’atteindre un bilan carbone neutre, en stockant dans le sol au moins autant de carbone que nous en émettrons. Pour cela, nous travaillons sur un charbon vert le Greenchar qui piège durablement le CO2 des plantes. Par pyrolyse, leur biomasse est décomposée en charbon vert et en gaz qui sont brulés pour alimenter la machine et produire du courant électrique renouvelable. Nous commençons à découvrir les effets agronomiques du Greenchar qui sont très prometteurs. Pour nos produits, vu l’augmentation de la population citadine mondiale, la nourrir sainement et localement est un véritable défi. La solution réside dans l’émergence de l’agriculture urbaine. Or cultiver en ville, c’est cultiver autrement. Ainsi, nous avons conçu des jardins potagers pour les intérieurs, et des fermes verticales hors-sol à éclairage LED pouvant révolutionner la culture légumière au cœur des mégapoles.

 

 

Décideurs. Comment avez-vous géré votre levée de fonds et vos relations avec les investisseurs ?

J.-P. C. L’association avec un partenaire financier industriel peut s’avérer risquée si celui-ci est racheté par un concurrent. Nous avons ouvert notre capital à notre client Algoflash en 1998. Cette sous-traitance (+40 % de chiffre d’affaires en trois ans) s’est avérée dangereuse quand Algoflash fut revendu à un de nos concurrents qui a mis fin à ce partenariat en 2005 puis est sorti du capital en 2010. L’ouverture de son capital à des partenaires financiers (capital risqueur) est très efficace pour financer ses BFR à court et moyen terme, mais leur présence devient un risque lorsqu’ils revendent leurs parts à des taux de rendement exigés très élevés. Leur négociation est primordiale dès l’entrée au capital si le dirigeant souhaite garder le contrôle de son entreprise à long terme.

 

 

PRÉSENTATION DE L’ENTREPRISE

Florentaise fabrique et commercialise des gammes complètes de terreaux, amendements et paillages depuis plus de trente ans. En France, 65 % du chiffres d’affaires est réalisé par le Grand Public (jardineries, magasins de bricolage) et 35 % par le Professionnel (horticulteurs, pépiniéristes). L’export se développe et représente 40 % du volume global de substrats.

Engagée dans le développement durable depuis plus de vingt ans, Florentaise a bâti une stratégie d’éco-innovations pour développer des produits performants et respectueux de l’environnement pour cultiver, nourrir et protéger les plantes.

 

 

Sur la photo, de gauche à droite - Antoine Chupin, export manager et Jean-Pascal Chupin, Président-Directeur général

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