En poste depuis trois ans, Mathilde Bluteau est en charge de la direction financière de l’éditeur de solutions informatiques. Rencontre avec cette femme 3.0.

Siège de Microsoft France, 14 h 07. Mathilde Bluteau sort de l’ascenseur et vient m’accueillir au pied de l’immense tour Microsoft d’Issy-les-Moulineaux. Direction le septième étage. Après une présentation du plateau où se trouvent ses collaborateurs, nous prenons place dans son bureau dans lequel elle avoue ne pas se trouver très souvent. « Les outils technologiques le permettent », affirme-t-elle avec conviction. Et pour cause : très business partner, Mathilde Bluteau consacre une partie de son temps auprès des clients pour aller échanger avec eux autour de l’expérience et des solutions de business intelligence de Microsoft. « Je ne pourrais pas être une bonne directrice financière si je n’étais pas passionnée par le métier de l’entreprise. Si je ne comprends pas le business, quelle valeur ajoutée pourrais-je apporter ? » En quelques mots, Mathilde Bluteau résume son engouement et son engagement pour Microsoft France.

 

Décideurs. Si le terme de business partner est aujourd’hui un peu galvaudé, il n’empêche que celui-ci reprend toutes ses lettres de noblesse au regard du fonctionnement de votre direction financière. Pouvez-vous nous détailler le fonctionnement de celle-ci ?

 

Mathilde Bluteau. Mon équipe est constituée de vingt-deux personnes, dont trois managers et deux contributeurs individuels. Cela recouvre le périmètre suivant : contrôle et compliance, financial planning & analysis, contrôle de gestion pour les divisions « commercial », contrôle de gestion pour la division « grand public » ou « CCG ». Chaque manager est un véritable directeur financier de la division qu’il soutient. En tant que membre de l’équipe dirigeante de la division, il doit savoir analyser, communiquer la performance de celle-ci, savoir planifier, prévoir l’évolution de l’activité avec précision et apporter son leadership pour l’ensemble des décisions visant le développement profitable de la division. Ils sont de véritables business partners, capables de comprendre la complexité des contrats de license et la dynamique marché de chacune des divisions. Ils doivent tous être des leaders avec un sens des responsabilités très fort dans le processus de décision. Je m’attache également, pour ma part, à rester très proche de nos clients et partenaires. J’ai renforcé mon engagement et celui de mon équipe pour aller partager notre expérience et des solutions de business intelligence à nos clients.

 

Décideurs. Qu’est-ce qui fait l’originalité de votre direction financière ?

M. B. Mes collaborateurs disposent d’une large autonomie. Mon management repose sur l’exigence, tout en conservant une certaine bienveillance. L’équipe s’avère plutôt optimisée, en s’appuyant de manière efficace sur les centres de services partagés pour les tâches à faible valeur ajoutée, comme les tâches transactionnelles et le reporting standard. Nous utilisons, au maximum, l’ensemble des solutions de productivité de Microsoft (One Note, Sharepoint). Le recours à ces outils est un atout qui favorise la flexibilité du travail et le développement, notamment des carrières des femmes.

 

Décideurs. Les femmes sont souvent sous-représentées dans le top management des fonctions finance et pas seulement…

M. B. Nous agissons beaucoup pour promouvoir la diversité, qu’elle soit en genre, en termes de culture, d’expériences... Notre objectif est de créer un environnement favorable au développement des femmes, pas seulement en France mais aussi à l’international. Cela me tient à coeur. Encore aujourd’hui, il existe une forte pression sociale sur les femmes. Beaucoup renoncent parce qu’elles ont peur d’un déséquilibre dans leur vie. Nous travaillons à développer de la flexibilité de manière proactive. Moi-même, je montre l’exemple. On se trouve à la croisée d’une conviction culturelle forte. J’effectue souvent des interventions pour leur montrer qu’elles sont toutes aussi douées que les hommes. Il n’y a pas de différence. En matière de compétences, elles ont tout autant de capacités.

 

Décideurs. Quelle est la qualité à laquelle vous faites le plus appel aujourd’hui dans l’exercice de vos missions ?

M. B. Le courage : c’est quelque chose qui me tient à coeur. Je pense qu’il faut toujours se montrer courageux et savoir prendre les décisions qui s’imposent. Le manager doit être clairvoyant sur les choix qu’il effectue. Souvent, dans les grands groupes, les managers peuvent être confrontés à un mouvement de masse et être portés par une sorte d’immobilisme. Il s’avère très important également de suivre ses valeurs. On ne doit pas se mentir et savoir ce que l’on a au fond des tripes pour avancer. On est performant dans ce à quoi on croit le plus.

 

Propos recueillis par Mathieu Marcinkiewicz

 

Bio express : ancienne sportive de haut niveau, Mathilde Bluteau a été capitaine de hockey sur glace de la première équipe de France féminine de l’histoire. Elle pratique aujourd’hui le tennis, joue de la flûte traversière et est également administratrice d’une association en charge d’un orphelinat en Lettonie (Grasu Children Village).

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