À deux semaines de la 13e édition de la Fête des entreprises, les organisatrices Sophie de Menthon et Caroline Couvert, de la CFE-CGC, ont souligné les enjeux de cette journée lors d’une conférence de presse.

« La fièvre du jeudi matin », « Ma boîte c’est moi », « J’aime ma boîte et j’assume »… Depuis treize ans, l’organisme multiplie les slogans instantanément démodés. Cette année, la structure va plus loin en proposant un hymne intitulé « Le boogie-woogie des salariés »... qui a provoqué un silence gênant dans la salle de conférence de la CFE-CGC. Caroline Couvert, présidente du syndicat d’encadrement et Sophie de Menthon, la créatrice de l’événement, présentent-elles la fête des entreprises de manière maladroite ? Les quelques exemples cités de « fêtes » organisées au sein des firmes ne déchaînent d’ailleurs pas non plus les passions dans l’assemblée. Reste que les deux femmes abordent un vrai sujet : celui de la qualité de vie au travail. « Nous voulons valoriser l’indissociable tandem salariés et entreprises », entonne Caroline Couvert.

 

Ces Français qui aiment leurs boîtes

 

« 70 % des Français déclarent aimer leur entreprise », martèle Sophie de Menthon. Un chiffre élevé, mais des progrès restent à faire notamment en matière de reconnaissance des initiatives. Caroline Couvert précise ainsi qu’un salarié n’est pleinement heureux au travail que lorsqu’il est associé à la stratégie de l’entreprise. Alors qu’une étude de Princeton publiée en 2010 indique qu’au-delà de 75 000 euros de rémunération, l’effet psychologique d’une augmentation de salaire se tasse, l’attractivité des groupes de demain se mesurera peut-être à la qualité de vie qu’ils offrent. Xavier Luquetas, fondateur d’Éleas, cabinet de conseil spécialisé dans la qualité de vie professionnelle, revient sur l’importance de celle-ci : « Le meilleur moyen de prévenir les risques psychosociaux est de développer un sentiment d’appartenance à l’entreprise ». « J’aime ma boîte fournit aux managers l’occasion de remercier leurs salariés », poursuit ainsi Sophie de Menthon. Reprenant une phrase d’Ernest-Antoine Seillière, ancien président du Medef, elle plaisante : « Ce n’est pas la fête des patrons. En France, on ne fête les patrons qu’en les séquestrant ». J’aime ma boîte propose par exemple de donner la parole aux collaborateurs à travers la mise en place de boîtes à idées. Différentes activités ludiques peuvent également permettre de renforcer la cohésion au sein d’une équipe comme les concours de talents ou des challenges sportifs.

 

 

L’invisible Medef

 

 

 

Si l’événement a pour objectif de faire bouger les mentalités, l’absence du Medef interroge. Sur ce point, Sophie de Menthon répond aussi avec humour : « C’est peut-être pour ça que la fête rencontre tant de succès. C’est tout de même le sigle le plus haï de France ! » Pour Carole Couvert, aucune animosité n’existe avec l’organisation patronale : « Elle est la bienvenue », indique-t-elle en insistant sur la nécessité d’inclure tous les acteurs sociaux dans le débat. Alors que les négociations autour du code du travail vont commencer, on espère que ces derniers garderont leur sens de la fête. 

 

 

Sophia Sanni Soulé

GUIDE ET CLASSEMENTS

> Guide 2024

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail

{emailcloak=off}