En clôture de l’Assise du financement et de l’investissement, François Hollande a annoncé trois mesures pour soutenir les entreprises françaises.
« Il n'y a plus d'argent public et une forme d’anémie dans l’investissement privé. » D’entrée de jeu, Emmanuel Macron plante le décor. Au deuxième trimestre 2014, l’investissement des entreprises a reculé de 0,8 %. Or si l’investissement d’aujourd’hui est la croissance de demain, il y a de quoi s’inquiéter.

Trouver des alternatives aux banques

« En France, les banques sont encore trop souvent le seul moyen pour les PME de se financer. L'enjeu est de trouver des alternatives », précise le nouveau ministre de l’Économie. Dans de telles conditions comment investir pour relancer la croissance ? Voilà à quoi auront tenté de répondre les différents intervenants de cette Assisse de l’investissement et du financement. Parmi les pistes avancées, le corporate venture, les bourses régionales et le crowfunding. Les témoignages de Pierre-Éric Saint-André, directeur général d'Axione, première société à avoir mis en place un project bond en France, et de Philippe Valentin, dirigeant de PME qui a monté à Lyon, une bourse locale qui permet à de petites entreprises d'ouvrir leur capital sont venus illustrés divers initiatives.

Mais très vite, France oblige, on en revient à l’investissement public, alors même que le ministre de l’Economie indiquait, quelques minutes plus tôt, que les caisses de l’État étaient vides. Mais en réalité, elles ne sont pas si vides que ça. À elle seule, la Banque publique d’investissement a versé quatre milliards d’euros aux entreprises en difficulté de trésorerie.

À ce moment, les modes de financement alternatifs sont déjà loin. La demi-heure suivante est ainsi consacrée à énumérer tous les plans mis en place par l’État. Et la liste est longue : préfinancement du crédit impôt compétitivité emploi, plan épargne en actions… On reparle enfin de l’investissement privé lors de la seconde table ronde, mais l’Etat ne reste pas loin puisque le sujet est « Mobiliser les financements privés par l’investissement public ».

Premier constat : l’investissement privé est trop ciblé sur les grandes entreprises et le secteur immobilier. De ce fait, il n’arrive pas à financer tout le tissu économique français. C’est donc à l’État d’inciter les investisseurs privés à venir sur ces secteurs. « L’épargne va vers l’immobilier, elle doit aller vers l’innovation pour créer plus de valeur ajoutée », insiste Nicolas Colin, co-fondateur de The family.

Une relance par la loi

Il a fallu attendre l’arrivée de François Hollande pour entendre des mesures concrètes. Lors de son discours de clôture, il a indiqué que le gouvernement lancera des campagnes de contrôles de l’application de la loi de modernisation de l’économie (LME) relative aux délais de paiement. « Si la loi est respectée, c’est dix milliards d’euros qui sont rendus aux entreprises de production », a-t-il précisé.

Le gouvernement prévoit également de nouvelles mesures pour améliorer l’orientation de l’épargne vers les crédits et les fonds propres des entreprises. Pour inciter les investisseurs institutionnels, le Président compter utiliser la fiscalité : « Si on veut que l’épargne aille vers les investissements productifs, vers le financement long, il faut que la durée du placement soit un élément qui justifie les mesures fiscales. »

Dernier annonce, et pas des moindres, l’État va utiliser les produits de la vente de participations détenues dans les entreprises pour financer la construction de logements intermédiaires. Selon François Hollande, une enveloppe d’un milliard d’euros sera allouée sur cinq ans, à laquelle s’ajouteront 900 millions d’euros issus de la Caisse des dépôts. Heureusement que lors des tables rondes, les intervenants s’étaient mis d’accord de réorienter l’investissement public sur des secteurs plus créateurs de valeurs ajoutées que l’immobilier…

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