« Le problème des recettes est avant tout une question de coûts pour beaucoup de médias »
Décideurs. Comment s’organise, au sein de l’Opinion, le flux d’informations entre le online (Web et vidéo) et le offline ? Quels liens y a-t-il entre les deux supports bimédias ?

Christophe Chenut.
Nous n’avons qu’une seule rédaction qui utilise, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les différents canaux mis à sa disposition. Sur Internet, l’ensemble du dispositif est organisé comme une sorte de programme télé : nous programmons des vidéoconférences à heures fixes, des horaires de mises en ligne quotidiennes, etc., pour un site dynamique, riche en vidéos et images. Chacun des journalistes peut, à tout instant, s’enregistrer et diffuser une vidéo en ligne pour faire part d’une analyse ou d’une opinion. Le journal papier étant plus restreint, nous faisons une sélection des articles qui y trouvent sa place, tandis que d’autres sujets, plus urgents ou moins importants, sont exclusivement destinés au Web


Décideurs. Comment l’Opinion peut-il traverser les crises que Nicolas Beytout évoque dans ses papiers : « effondrement des chiffres d’affaires publicitaires », « mutation des supports traditionnels », « invasion du tout gratuit, de l’instantanéité et du partage », « doute et avenir sur la profession de journaliste » ?

C. C.
En essayant de faire différemment de nos concurrents sur tous les sujets. Nous avons plusieurs caractéristiques propres : une ligne claire, libérale et engagée, un format réduit avec une forte hiérarchisation de l’information, une rédaction senior, un large recours à la technologie. Tout cela permet d’offrir à nos clients une lecture serrée. Vous dites que la presse est en difficulté, c’est vrai. Mais le problème des recettes est avant tout une question de coûts pour beaucoup de médias. En étant sélectif sur l’information choisie, nous privilégions un traitement haut de gamme moins onéreux. De plus, en partant d’une page blanche, il est plus aisé de se placer sur de bonnes bases.


Décideurs. Votre média sera « libéral, pro-business et européen ». À qui s’adresse-t-il ? Êtes-vous un journal d’opposition ?

C. C.
Nous ne sommes pas un journal d’opposition, car nous ne pensons pas que le courant libéral soit de droite ou de gauche, mais que tous les esprits en France peuvent adhérer à cette pensée. En fait, l’Opinion s’adresse aux entrepreneurs, notion que nous considérons être un état d’esprit, un tempérament. Ils sont pour nous ceux qui ont envie que l’on évolue et pensent qu’il faut que les choses se libéralisent.

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