« La crise de confiance que vit en ce moment François Hollande est le fruit d'une sous-estimation de la crise et d'une tentative de grand écart entre l'extrême gauche et les marchés »
Trois questions à Franck Louvrier, président de Publicis Events
Décideurs. Quel regard portez-vous sur l’image de François Hollande pendant cette première année de mandat ?
Franck Louvrier. François Hollande est toujours dans une communication de conquête du pouvoir mais pas encore, après un an de présidence, dans une communication d'exercice du pouvoir. L'exécutif pense à tort que le positionnement contre la politique de son prédécesseur est encore un moyen de justifier son action. Il devrait se rappeler ce que disait Winston Churchill : « Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. »
Décideurs. Surnommé « Pépère » au sein de l'Elysée, François Hollande est-il responsable de son image ?
F. L. Mon sentiment est que le chef de l'État a pensé que "hyper présidence" était seulement le fait de la personnalité de son prédécesseur. Je pense que c'est la conséquence d'être passé d'une Ve République septennale à une Ve République quinquennale. La simultanéité des calendriers des élections législatives et de l'élection présidentielle a fortement atténué le poids politique du Premier ministre : tout remonte directement au chef de l'État. Il faut donc totalement l'assumer, à défaut cela donne l’impression que vous évoquez.
Décideurs. Quels changements permettraient à l'an II de François Hollande de sortir de ce déficit de crédibilité ?
F. L. Jean Jaurès soulignait que « la République c'est la confiance et c'est l'audace ». La crédibilité se construit dans un rapport de confiance. Or, la crise de confiance que vit en ce moment François Hollande est le fruit d'une sous-estimation de la crise et d'une tentative de grand écart entre l'extrême gauche et les marchés. Avec cette stratégie le gouvernement déboussole ses partisans et ne peut convaincre ses adversaires. Le retour de la confiance se fera donc au prix d'un cap clair.
Franck Louvrier. François Hollande est toujours dans une communication de conquête du pouvoir mais pas encore, après un an de présidence, dans une communication d'exercice du pouvoir. L'exécutif pense à tort que le positionnement contre la politique de son prédécesseur est encore un moyen de justifier son action. Il devrait se rappeler ce que disait Winston Churchill : « Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. »
Décideurs. Surnommé « Pépère » au sein de l'Elysée, François Hollande est-il responsable de son image ?
F. L. Mon sentiment est que le chef de l'État a pensé que "hyper présidence" était seulement le fait de la personnalité de son prédécesseur. Je pense que c'est la conséquence d'être passé d'une Ve République septennale à une Ve République quinquennale. La simultanéité des calendriers des élections législatives et de l'élection présidentielle a fortement atténué le poids politique du Premier ministre : tout remonte directement au chef de l'État. Il faut donc totalement l'assumer, à défaut cela donne l’impression que vous évoquez.
Décideurs. Quels changements permettraient à l'an II de François Hollande de sortir de ce déficit de crédibilité ?
F. L. Jean Jaurès soulignait que « la République c'est la confiance et c'est l'audace ». La crédibilité se construit dans un rapport de confiance. Or, la crise de confiance que vit en ce moment François Hollande est le fruit d'une sous-estimation de la crise et d'une tentative de grand écart entre l'extrême gauche et les marchés. Avec cette stratégie le gouvernement déboussole ses partisans et ne peut convaincre ses adversaires. Le retour de la confiance se fera donc au prix d'un cap clair.
