La SNCF a présenté le 11 mars dernier son plan d’action pour que le TGV «redevienne le moyen de transport préféré des Français».
Quelques mois après le rapport de la Cour des comptes qui épinglait la mauvaise gestion de l’activité grande vitesse, la SNCF se prépare à remettre son train emblématique sur les rails. Le 11 mars dernier, elle a présenté un « projet de reconquête » pour le TGV. L'objectif : le rendre plus confortable, plus accessible et moins coûteux. Dévoilé par Rachel Picard, la nouvelle directrice de Voyages SNCF, ce plan prévoit notamment un milliard d’euros d’investissements dans quarante nouvelles rames Euroduplex - fabriquées par Alstom - qui pourront accueillir une centaine de passagers supplémentaires par trajet.

Séduire l’usager

Avec une fréquentation de ses TGV en baisse depuis trois ans, la SNCF réagit en remettant le passager au cœur de sa stratégie. Dans sa présentation, Rachel Picard a mis l’accent sur les améliorations touchant au confort que la société souhaite apporter. De nouveaux sièges inclinables seront présentés en septembre et la connexion à Internet sera généralisée grâce à la 4G. Cet effort technique devrait permettre au groupe de proposer aux voyageurs un portail de divertissement embarqué accessible depuis leurs smartphones ou leurs tablettes. Sur le numérique encore, le groupe souhaite recourir de plus en plus au billet normatif. Son but est d’améliorer la relation usager en tirant parti des informations que doit fournir le passager pour obtenir ce type de titre.

Dans le même temps, la SNCF s’est engagée à travailler sur ses tarifs. Face à la concurrence active du covoiturage et au développement attendu des transports interrégionaux en autocar suite à la loi Macron, le coût du TGV apparaît de plus en plus lourd aux yeux des Français. Le groupe envisage donc de rendre ses tarifs plus lisibles et d'accroître son offre low cost Ouigo. Des lignes à bas coût comme celles reliant Massy à Lyon et Marseille devraient ainsi s’ouvrir. Au programme : la liaison entre la région parisienne et Nantes dès septembre 2016, puis vers Rennes et Bordeaux en 2017 et le Nord et l’Est d’ici à 2020.


Un nouveau modèle de prix à financer

Toujours en matière de tarif, Rachel Picard a promis le lancement d’offres de dernière minute pour les détenteurs d'une carte de fidélité. Quelque 600 000 places pourraient ainsi être vendues dans les prochains mois avec des rabais de 40 % à 50 %. Pour les professionnels également, la SNCF envisage d’ajuster son offre d’abonnement pour la rendre avantageuse dès le cinquième trajet. D’autres systèmes de tarification sont aussi à l’étude comme celui d’une carte TGV illimitée, à l’image de celle lancée à titre expérimental sur IDTGV en février dernier et intégralement souscrite en moins de vingt-quatre heures.

Pour financer ce vaste plan, la SNCF prévoit de réduire ses charges de quatre-vingts millions d’euros par an en moyenne d’ici 2020. Un impératif étant donné la dégradation de sa marge opérationnelle sur l’activité TGV. Selon la Cour des comptes, celle-ci est passée de 29 % à 12 % du chiffre d’affaires entre 2008 et 2013. Enfin, le transporteur compte aussi sur un accroissement de son volume d’affaires suite à la hausse du nombre de passagers que pourraient générer ses nouveaux investissements.

J.-H. F. 

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