Philippe Crouzet, président du directoire de Vallourec, Hubert Sagnières, P-DG d’Essilor et Thierry Pilenko, P-DG de Technip, dévoilent les leaders qui les ont inspirés, ainsi que les qualités qui les animent.
D'où vient le leadership des patrons du CAC 40 ?
Décideurs. Qui sont vos mentors ? Les leaders vivants ou morts qui vous inspirent et que vous admirez ?
Philippe Crouzet. Je n’ai pas de mentor à proprement parler mais j’admire certains parcours… Celui de Jean-Louis Beffa, avec qui j’ai collaboré pendant plus de vingt-cinq ans et qui m’a appris, entre autres, les vertus de « l’aller-retour » que j’évoquais précédemment. Ou encore celui de Claude Bébéar et de Michel Pébereau. Tous les trois sont de grands managers, porteurs d’une vision, et doués d’un sens aigü de la stratégie. J’aime aussi la figure du leader bouillonnant incarnée par Churchill, tout à la fois grand homme d’État, écrivain, historien et, c’est moins connu, peintre !
Hubert Sagnières. Mike, explorateur canadien, François, éducateur des rues en France et parachutiste à l’occasion, et Maria, aux USA, qui se bat tous les jours pour faire accepter ses idées…
Thierry Pilenko. On apprend en permanence des autres, surtout lorsque l'on négocie des projets dans autant de cultures différentes. Mais si je devais choisir deux personnes qui m'ont influencé, je parlerais d'abord d'André Malraux, écrivain aventurier, résistant courageux, qui avait de fortes convictions et un vrai cap. Il disait aussi « être roi est idiot, ce qui est compte c'est de faire un royaume » - ce que chaque dirigeant devrait méditer. Le second est indéniablement Andrew Gould, l’ancien P-DG de Schlumberger. Diplômé d’histoire économique mais aussi patron de l’une des boîtes les plus technologiques et les plus internationales au monde, Andrew, qui a longtemps été mon chef, m’a impressionné par sa capacité à être un remarquable capitaine d’entreprise, à l’écoute de ses clients, alliant anticipation et compréhension pointue des enjeux du business. J'aurais aimé travailler plus longtemps avec lui.
Décideurs. On pose très souvent aux jeunes candidats cette question en entretien : et vous, si vous deviez indiquer trois qualités et trois défauts de votre personnalité, quels seraient-ils ?
Philippe Crouzet. C’est une question qui conduit souvent au constat que l’on a les défauts de ses qualités. En ce qui me concerne, j’ai un goût certain pour la spéculation intellectuelle qui permet la vision large, parfois trop. Est-ce une qualité, est-ce un défaut ? Je n’aime pas les décisions hâtives, prises entre deux portes, surtout quand elles engagent l’entreprise dans la durée. J’aime au contraire qu’on partage ses idées, qu’on échange des points de vue contradictoires, qu’on débatte avant de décider, parfois longuement !
Hubert Sagnières. Direct, passionné, combatif, déterminé, impatient, indépendant… À vous de dire lesquels sont les défauts et les qualités !
Thierry Pilenko. Répondre à ce genre de question est délicat même si les jeunes candidats savent très bien le faire parce qu’ils viennent systématiquement aux entretiens avec trois qualités et trois défauts, ces derniers étant en fait des qualités bien supérieures aux premières ! Plus sérieusement, dans les entreprises comme la nôtre, les principales qualités dont il faut faire preuve, à mes yeux, sont l'écoute et la confiance en l’équipe. Chez Technip, la « star » c’est l’équipe, quel que soit le niveau de l’organisation que l’on regarde. Dans l’univers Technip, centré sur les grands projets, tout le monde peut avoir de grandes idées, mais seule l’équipe peut les réaliser !
Philippe Crouzet. Je n’ai pas de mentor à proprement parler mais j’admire certains parcours… Celui de Jean-Louis Beffa, avec qui j’ai collaboré pendant plus de vingt-cinq ans et qui m’a appris, entre autres, les vertus de « l’aller-retour » que j’évoquais précédemment. Ou encore celui de Claude Bébéar et de Michel Pébereau. Tous les trois sont de grands managers, porteurs d’une vision, et doués d’un sens aigü de la stratégie. J’aime aussi la figure du leader bouillonnant incarnée par Churchill, tout à la fois grand homme d’État, écrivain, historien et, c’est moins connu, peintre !
Hubert Sagnières. Mike, explorateur canadien, François, éducateur des rues en France et parachutiste à l’occasion, et Maria, aux USA, qui se bat tous les jours pour faire accepter ses idées…
Thierry Pilenko. On apprend en permanence des autres, surtout lorsque l'on négocie des projets dans autant de cultures différentes. Mais si je devais choisir deux personnes qui m'ont influencé, je parlerais d'abord d'André Malraux, écrivain aventurier, résistant courageux, qui avait de fortes convictions et un vrai cap. Il disait aussi « être roi est idiot, ce qui est compte c'est de faire un royaume » - ce que chaque dirigeant devrait méditer. Le second est indéniablement Andrew Gould, l’ancien P-DG de Schlumberger. Diplômé d’histoire économique mais aussi patron de l’une des boîtes les plus technologiques et les plus internationales au monde, Andrew, qui a longtemps été mon chef, m’a impressionné par sa capacité à être un remarquable capitaine d’entreprise, à l’écoute de ses clients, alliant anticipation et compréhension pointue des enjeux du business. J'aurais aimé travailler plus longtemps avec lui.
Décideurs. On pose très souvent aux jeunes candidats cette question en entretien : et vous, si vous deviez indiquer trois qualités et trois défauts de votre personnalité, quels seraient-ils ?
Philippe Crouzet. C’est une question qui conduit souvent au constat que l’on a les défauts de ses qualités. En ce qui me concerne, j’ai un goût certain pour la spéculation intellectuelle qui permet la vision large, parfois trop. Est-ce une qualité, est-ce un défaut ? Je n’aime pas les décisions hâtives, prises entre deux portes, surtout quand elles engagent l’entreprise dans la durée. J’aime au contraire qu’on partage ses idées, qu’on échange des points de vue contradictoires, qu’on débatte avant de décider, parfois longuement !
Hubert Sagnières. Direct, passionné, combatif, déterminé, impatient, indépendant… À vous de dire lesquels sont les défauts et les qualités !
Thierry Pilenko. Répondre à ce genre de question est délicat même si les jeunes candidats savent très bien le faire parce qu’ils viennent systématiquement aux entretiens avec trois qualités et trois défauts, ces derniers étant en fait des qualités bien supérieures aux premières ! Plus sérieusement, dans les entreprises comme la nôtre, les principales qualités dont il faut faire preuve, à mes yeux, sont l'écoute et la confiance en l’équipe. Chez Technip, la « star » c’est l’équipe, quel que soit le niveau de l’organisation que l’on regarde. Dans l’univers Technip, centré sur les grands projets, tout le monde peut avoir de grandes idées, mais seule l’équipe peut les réaliser !
