Sébastien Badault, directeur de la stratégie commerciale de Google France

Décideurs : Pour Google, quel a été l’impact de la crise sur les investissements publicitaires ?

Sébastien Badault : Nous n’avons été que peu touchés par la crise. Au contraire, de nombreux nouveaux clients se sont tournés vers nous. Et cela pour deux raisons. La première est que notre produit offre plus de visibilité. Grâce à nos outils, nos clients peuvent voir en temps réel leur retour sur investissement. La deuxième raison est que nous offrons aux entreprises plus de flexibilité. Elles peuvent arrêter leur campagne publicitaire à tout moment. Avantage intéressant lorsqu’il faut convaincre un directeur financier d’investir en communication.

Décideurs : Comment se comportent les grandes entreprises lorsqu’il s’agit de communiquer via Google ?

S. B. : Les annonceurs traditionnels sont encore un peu hésitants. Pourtant, la publicité sur Internet est moins coûteuse. Pour eux, communiquer sur le Web est nouveau. Ils n’ont pas encore le reflexe. Mais cela vient. Ils ont compris la complémentarité des différents supports de communication.

Après le passage d’une publicité à la télévision, les recherches de ce produit sur Google augmentent de façon considérable. Il peut alors être intéressant d’acheter des mots clés sur le moteur de recherche afin de retrouver le consommateur potentiel sur Internet.

Dès que le montant publicitaire sur Internet dépasse 5 % de leur budget total, les grandes entreprises veulent être plus proches des décisions. Nous leurs proposons alors un véritable conseil afin qu’elles puissent adapter au mieux leur stratégie de présence sur le Web. Leur mix média est en train d’évoluer.


Décideurs : Quels sont les relais de croissance pour Google ?

S. B. : Nos produits existants ont encore beaucoup de potentiels. Nous allons continuer à les développer. En France, nous accordons une grande importance aux petites et moyennes entreprises (PME). Elles ont compris leur intérêt de communiquer sur le Web. La preuve, durant la crise, peu de PME ont arrêté leur campagne publicitaire via Google.

Pour leur proposer un meilleur service, nous souhaitons leur proposer encore plus de fonctionnalités sur Google Maps qui vient de passer devant Via Michelin en 2009.

Un autre projet est notre présence sur l’Internet Mobile. Avec Androïd, nous souhaitons nous mettre au moins au niveau de la concurrence. Nous développons également de nouveaux programmes qui vont révolutionner l’utilisation d’Internet sur les téléphones mobiles. Récemment, par exemple, nous avons lancé Goggles, un service qui permet de faire des recherches à partir de photos prises sur son mobile.


Décideurs : En mars 2009, vous avez mis en place un cookie capable de suivre le parcours d’un internaute sur votre réseau de sites partenaires. Où en est ce projet un an plus tard ?

S. B. : Tout d’abord, je tiens à préciser que ce cookie n’a jamais été appliqué au moteur de recherche Google mais n’est actif que sur le réseau Google AdSense depuis mars 2009. Auparavant, les annonces qui s’affichaient sur ce réseau ne dépendaient que du contenu de ces sites. Ce nouveau service de ciblage par centres d’intérêt prend en compte la navigation de l’internaute sur ce réseau.

Il donne uniquement des caractéristiques plus précises sur ses modes de navigation et non sur l’internaute lui-même. Notre objectif n’est pas de rentrer dans la vie privée des internautes. Nous souhaitons leur proposer des publicités qui sont plus en accord avec ce qu’ils attendent.

Ce cookie fonctionne sur l’ensemble des sites qui participent au réseau Google AdSense. Cela représente environ 74 % des sites Internet. Ainsi, si une personne visite régulièrement des sites d’automobile, la prochaine fois qu’elle ira sur un site ayant choisi de participer à ce nouveau service, les publicités qui apparaitront à l’écran pourront parler de voiture.