Entretien avec l'associé télécoms de Roland Berger.
Au niveau mondial, le marché des opérateurs de télécom connaît une vague de rapprochements sans précédent. Comment l’expliquez-vous ?
Pour la première fois depuis quinze ans, les opérateurs n'ont pas de relais de croissance qui compense la baisse des prix. Les nouveaux services et revenus leur échappent désormais, créant une pression économique totalement nouvelle pour le secteur.

Malgré un marché en repli, la majorité des opérateurs téléphoniques continue d’investir. Pourquoi ?
Précédemment, déployer le réseau le plus moderne était un moyen de capter des clients avant ses concurrents. Aujourd'hui, pour les clients, cela permet seulement de les conserver et de limiter les baisses des prix. En revanche, dans cette période de mutualisation des infrastructures, déployer de nouvelles infrastructures permet de construire une rente de long terme dans la vente en gros auprès d’autres opérateurs.

Vu sa taille, le marché français fait figure d’exception avec quatre opérateurs. Comment expliquez-vous cette particularité ? Des rapprochements sont-ils à prévoir selon vous ?
Le marché français a toujours été atypique. Par exemple, c’est l’un des rares à n’avoir aucun opérateur étranger. Iliad-Free a été introduit pour augmenter la concurrence ou « casser l'oligopole », selon les interprétations. Les prix sont désormais très bas, et la concurrence à quatre acteurs n'est pas tenable. C'est une partie de poker qui est en cours, dont la durée dépend notamment du sang froid de chacun.

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