Rencontré dans le cadre du Forum ICT Spring qui a rassemblé plus de 5000 participants le 19 et 20 mai dernier à Luxembourg, Didier Rappaport, fondateur de l'application de rencontre Happn explique à la rédaction les raisons de succès de la start-up française.

Décideurs. Happn, c’est un site de rencontre de plus ? N’y a-t-il pas trop de concurrence ?

Didier Rappaport.
Oui, c’est vrai on est une plateforme de rencontre mais il y a une vraie rupture avec nos compétiteurs. Nous considérons que promettre l’amour aux utilisateurs parce qu’ils ont cochés les bonnes cases, c’est un peu limite. Il n’y a pas d’algorithmes qui permettent de faire fitter les personnes. Nous permettons aux personnes de se rencontrer. Point. Après, ils font ce qu’ils souhaitent. Notre plateforme est un outil digital qui intervient dans la vie réelle des gens et qui les ramène également dans la vie réelle. Happn propose de rencontrer les personnes qu’on a déjà croisées, ils sont en quelque sorte autour de nous ou déjà dans notre vie. À cette première rupture psychologique s’ajoute une rupture d’usage et de technologie. Nous sommes mobile et non pas web car la géolocalisation et le temps réel n’ont de sens que sur ce support. 86 % de la consommation internet sur mobile se fait au travers d’applications. IL était donc fondamental pour nous de s’associer à ce canal.

Décideurs. Un an après le lancement d’happn, quel bilan tirez-vous ?

D. R.
C’est tout d’abord une belle aventure, on a aujourd’hui plus de 3,5 millions de membres. On est présents dans une quinzaine de très grandes villes. C’est le début d’une belle histoire. Nous sommes sorti de la masse des applications et nous continuons à créer de la croissance, à enrichir la rencontre que nous proposons.

Décideurs. Vous avez récemment levé 8 millions de dollars. Pourquoi être allé chercher un fonds anglais ?

D. R
. Oui nous avons fait une levée, mais avec un acteur français Alven capital et un fonds anglais DN Capital. Cette première levée s’est faite six mois après le lancement de l’application pour 8 millions de dollars. Nous envisageons une seconde levée, plus importante. Beaucoup de fonds internationaux veulent nous aider à nous développer à l’international. Je crois qu’il y a de très bon fonds français, la relation avec Alven en est l’exemple. Cependant l’approche anglo-saxonne est bien différente. D'abord par la taille des fonds, ensuite parceque les fonds US s’intéressent beaucoup plus au produit en lui-même plus qu’aux chiffres. Ils jaugent la capacité du produit à très vite devenir international. Aux États-Unis, l’approche passe d’abord par l’audience puis par la monétisation, le contraire de ce qui est pratiqué par les français. Et l’audience vient par la qualité du produit.

Décideurs. La France est réputée en capital developement mais moins active sur l’early-stage. Qu’en pensez-vous ?

D. R.
C’est vrai mais la mentalité est en train de changer. Notamment avec des initiatives comme celles de Partech qui ouvre je crois sa pépinière et son deuxième véhicule early-stage. Alven propose également des prises de participation très tôt. Mais c’est toujours moins impressionnant que ce qui se passe du coté de Menlo-Park où on parle en milliards plutôt qu’en millions et surtout sur plusieurs véhicules différents.

Propos receuillis par HW (@hugo_weber)

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