Charles Kloboukoff, président-fondateur, Léa Nature, société spécialisée dans les produits biologiques.
Décideurs. Est-ce que le bio, c’est l’avenir ?
Charles Kloboukoff.
Tous les sept à dix ans, le bio double sa part dans la consommation des ménages. À l’horizon 2050, il pourrait représenter 18?% de la part alimentaire en Europe de l’Ouest. Cela ne sera plus une niche, mais une vraie pratique agricole avec plusieurs types de culture comme le bio intensif ou fermier. Ce mode de production sera d’autant plus plébiscité qu’il favorise le flexitarisme, un mode d’alimentation qui consiste à ne plus manger de la viande tous les jours mais à alterner des repas dits végétariens avec des protéines carnées ou de poissons. Aujourd’hui, le bio travaille de plus en plus sur des assemblages de légumineuses comme le lupin et de céréales fermentées pour trouver des alternatives à la viande. Prochainement, des produits gélifiés ou gélatineux, pauvres en nutriments, qui contiennent essentiellement de l’eau et des émulsifiants pourraient également être davantage consommés. C’est déjà le cas avec le konjac, un tubercule japonais qui se substitue aux pâtes, les calories en moins. C’est un véritable trompe-l’œil qui préfigure l’arrivée dans nos assiettes d’aliments de substitution de basse calorie fabriqués à partir de ressources marines et végétales. Après avoir mangé tout ce qui était gros, nous serons bien obligés de nous intéresser à l’infiniment petit.

Propos recueillis par E.V.

Cet entretien fait partie du dossier "Comment vivra-t-on en 2050".

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