Face à la crise qu'ils ont traversée, les deux constructeurs automobiles français ont dû réorienter leur stratégie. Alors qu'ils sortent de la zone de turbulences, qui a maintenant les meilleurs moyens de rebondir ?  
1- Ventes : PSA

200 000 voitures. C'est l'écart entre les ventes de PSA et celles du groupe Renault en 2014. Le premier, composé de Peugeot, Citroën et DS, a écoulé 2,9 millions de véhicules contre 2,7 millions pour le second qui regroupe les marques Renault, Dacia et SamsungMotors. Avec 1,3 million de véhicules vendus, PSA doit notamment son succès à ses bons résultats en Europe où le marché a crû de 5,7 % en 2014.

2- Internationalisation : PSA

Dans leur course à l’internationalisation, les deux constructeurs français ont fait des choix distincts. Alors que PSA a misé sur la Chine, le groupe de Carlos Ghosn s’est concentré sur la Russie et l’Amérique latine. Avec la seule marque au losange, Renault vend trois fois plus de véhicules que PSA en Russie. Pour autant, la croissance des deux zones géographiques où il a choisi de se développer marque le pas. Au contraire, PSA profite à plein régime des atouts du marché chinois. Pour 2015, le groupe envisage d’y vendre 550 000 unités. Résultat, l'Europe représente, en 2014, 54 % des ventes globales de Renault, contre 50 % l’année précédente. Pour PSA, ce pourcentage n’est que de 42 %.

3- Résultats financiers : Renault

Avec un chiffre d’affaires de 53,6 milliards d’euros et un free cash-flow de 2,2 milliards d’euros en 2014, PSA a pu se désendetter et respire de nouveau après des pertes historiques de cinq milliards d’euros en 2012. Une performance saluée par les marchés financiers : l’action du groupe s’échange désormais autour des quinze euros. Le groupe réintègre ainsi le CAC 40 qu’il avait quitté en septembre 2012 alors que son action ne valait plus que 3,5 euros. De son côté, Renault a notamment réalisé un virage vers le bas de gamme avec Dacia et continue à en récolter les fruits au-delà de ses attentes. La marge opérationnelle du groupe est de 1 609 millions d’euros en 2014 contre 1 242 millions d’euros un an auparavant, soit 3,9 % du chiffre d’affaires, contre 3 % en 2013. Quant à PSA, il affiche un résultat opérationnel de 905 millions d’euros, contre - 364 millions d’euros en 2013.

4- Marché premium : PSA

En voyant le succès des marques allemandes sur le marché premium, les deux constructeurs français ont eu envie de tenter l’aventure. Les résultats sont plutôt mitigés. Lors du dernier Mondial de l’automobile, Renault affichait ses ambitions de montée en gamme en annonçant le lancement de sa nouvelle griffe Initiale Paris. Problème : la marque au losange se sert de modèles déjà existants, se contentant seulement d’améliorer les finitions. Difficile de vendre du premium avec une Clio ou une Espace, deux modèles connus depuis des années pour être du moyen de gamme. De son côté, Peugeot s’inspire du groupe Volkswagen et compte disposer d’une marque sur chaque segment de marché. C’est ainsi qu’après le succès de la DS de Citroën, PSA a décidé d'en faire une marque. En février dernier, le dernier modèle n’affichait plus les chevrons de Citroën.

5- Voiture électrique : Renault


Malgré des ventes encore faibles, la voiture électrique attisent les appétits. Après la Prius, première voiture du genre lancée par Toyota, les constructeurs automobiles n’ont cessé de sortir de nouveaux modèles. Dans cette course, la marque au losange a pris l’ascendant sur son concurrent : en 2014, 5 970 Renault électriques ont été vendues en France contre seulement 163 Peugeot. En 2015, la concurrence devrait toutefois s’accentuer avec le lancement d’Ion, la voiture électrique citadine du sochalien, qui ne coûtera que 14 990 euros.

Résultat : Renault : 2 – PSA : 3

Grâce à un repositionnement réussi, PSA a redressé la barre et peut enfin envisager le futur avec confiance. Seul frein, la taille du constructeur. Avec moins de trois millions de véhicules vendus par an, le groupe ne peut rivaliser avec les leaders. Pour comparaison, le japonais Toyota, numéro un mondial, écoule 10,2 millions de voitures par an. Renault, lui, a bien compris que pour survivre il fallait voir grand. Grâce à son alliance avec Nissan, il occupe, avec 8,46 millions d’automobiles vendues, la quatrième place des constructeurs. La bonne santé financière de PSA pourrait donner des idées à Renault : un rapprochement lui permettrait tout simplement de virer en tête des constructeurs… Au vu de leur implantation géographique et de leur positionnement respectifs, cette idée ne paraît pas improbable.

V.P.

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