Le directeur de la rédaction du journal, Fabrice Rousselot, démissionne. Libération s’enfonce dans la crise.
Après dix mois d’exercice, Fabrice Rousselot quitte son poste de directeur de la rédaction de Libération pour redevenir correspondant aux États-Unis. Il évoque un choix personnel et non une obligation. Ce départ a pourtant lieu au moment où les relations entre la rédaction et la direction du journal, en quasi-faillite, sont en crise et où les nominations s’enchaînent. Associé de Bruno Ledoux, le principal coactionnaire du journal, François Moulias est désigné nouveau directeur de la publication et président du directoire, en remplacement de Nicolas Demorand, qui avait démissionné le 13 février après un long conflit avec la rédaction. Le 28 mars, Pierre Fraidenraich, ex-directeur d’iTélé, est nommé directeur opérationnel du journal par Bruno Ledoux en vue d’être nommé président du directoire. Ces remaniements au sein de la direction provoquent la colère des salariés qui dressent mercredi 2 avril dans Libération un portrait acide de leur nouveau patron : « “Rasé, coiffé”. C’est cette formule de journalisme low-cost qui, en 2008, va séduire les dirigeants de Canal+ à la recherche d’un patron pour faire tourner i-Télé pour pas cher (…). Au sein de la chaîne, on se rappelle encore, pas très émus, ses blagues “lourdes” et sa ligne éditoriale d’airain quant à la coiffure et au décolleté des jeunes femmes journalistes ».

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