Campagne de peinture de la tour Eiffel, participation au sauvetage et à la reconstruction de Notre-Dame de Paris, embellissement de la verrière du Grand Palais… Jarnias, groupe spécialisé dans les travaux spéciaux depuis 30 ans, participe avec ferveur aux JO. Pour son dirigeant, impossible de ne pas tenir les délais.

Décideurs. Quelle est la spécialité du groupe Jarnias?

Xavier Rodriguez. Jarnias intervient partout où il est difficile d’accéder. Nous œuvrons dans différents secteurs tels que l’industrie, le génie civil, le bâtiment, le cinéma, la haute montagne, etc. Par exemple, nous remplaçons des têtes de cheminées industrielles. Nous assurons la sécurité des routes en installant des parois sur les falaises. Nous avons aussi été appelés en urgence pour sécuriser les voûtes de Notre-Dame de Paris après son incendie. Pour ce faire, nous regroupons plus de 80 métiers : cordistes, maçons, soudeurs, charpentiers, couvreurs, conducteurs d’engin… Nous avons les capacités pour envoyer beaucoup de monde, rapidement, sur des sujets qui nécessitent un grand professionnalisme. Savoir traiter des sujets hors-norme est l'une de nos règles.

Quels sont vos domaines d’intervention ?

Le groupe Jarnias participe, si je puis dire, à pimper Paris pour les JO. Nous intervenons pour nettoyer les bâtiments de manière à donner la meilleure image possible de la capitale. Nous sommes mandataires de la vingtième campagne de peinture de la tour Eiffel et pilotons les différentes entreprises déployées sur ce site d’exception. La tour doit d’ailleurs être repeinte en moyenne tous les sept ans selon les préconisations de Gustave Eiffel.

Nous avons travaillé sur la reconstruction de Notre-Dame. Avec la RATP et la SNCF, nous préparons les gares afin qu’elles soient prêtes à recevoir le monde entier. Nous réparons des façades d’immeubles, avons collaboré au chantier de l’Arena 2… Nos équipes ont aussi nettoyé la verrière du Grand Palais. Et puis, nous allons réaliser diverses opérations événementielles dans le cadre des épreuves.

"Nous intervenons pour nettoyer les bâtiments de manière à donner la meilleure image possible de la capitale"

Comment mener autant de projets de front ?

Nous n’avons pas le choix. Quand nous avons installé les scintillements provisoires de la tour Eiffel pour le passage à l’an 2000, il n’était pas question de ne pas être prêts au 31 décembre 1999. Quand le président de la République s’engage à ce que le chantier de Notre-Dame permette de rouvrir le bâtiment au culte en quatre ans, nous devons tenir les délais. Nous ne prenons pas des engagements que nous ne sommes pas capables de tenir, même si les objectifs paraissent compliqués à atteindre.

N’est-il pas difficile de mobiliser les équipes en plein été ?

Participer à ce projet extraordinaire et confère une vraie responsabilité. C’est parce que nous travaillons sur ce type de chantier que nous avons moins de mal à recruter que le reste du BTP. Il y a parfois un bruit de fond national un peu négatif, mais nous sommes une nation de défis et de bâtisseurs. Je suis un vrai patriote et je crois en notre capacité à relever le défi des JO. C’est la première fois que le patrimoine va être utilisé pour organiser des compétitions sportives et cela promet d’être extraordinaire. Quoi qu’on en dise, Paris est la plus belle ville du monde et beaucoup d’énergie est dépensée pour que les étrangers s’en rendent compte. Le grand ménage de printemps permettra à la capitale de repartir sur des bases solides et de montrer notre savoir-faire. Ce qui peut interroger, c’est l’après-jeux. Quand et comment vont reprendre les travaux dans Paris qui ont été mis en pause pour la compétition ? Nous attendons que les opérateurs publics nous donnent des pistes.

Propos recueillis par Olivia Vignaud

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