En cette rentrée, la Banque de France apporte sa contribution aux débats nationaux et européens en émettant des pronostics de croissance pour les trois prochaines années. Le gendarme monétaire hexagonal s’avère optimiste : portée par une chute de l’inflation et un effet bénéfique des Jeux olympiques et paralympiques, l’économie du pays se porte mieux que son paysage politique.

Les JO plus forts que la dissolution de l’Assemblée nationale ? Si la réponse semble aller d’elle-même pour la population française, la Banque de France loue elle aussi les effets de la quinzaine olympique sur l’économie. Selon les estimations de l’institution financière française, elle se porte en effet mieux qu’espéré et devrait connaître une croissance de 1,1 % en 2024, plutôt que les 0,8 % initialement anticipés. Concernant les années à venir, l’organisme maintient ses prévisions de croissance pour 2025 (+ 1,2 %), mais revoit légèrement à la baisse son pronostic pour 2026 (+ 1,5 %). D’après la Banque de France, trois facteurs expliquent le dynamisme de l’activité économique hexagonale.

L’inflation poursuit sa décrue

En se basant sur les orientations économiques actuellement en vigueur et sur le contexte politique du moment, la Banque de France juge que l’inflation, devrait atteindre cette année son plus faible niveau depuis 2021. L’impôt des pauvres selon Keynes, s’établirait à 2,5 % en 2024, après avoir connu un pic à 5,7 % en 2023. Les pronostics pour l’année en cours restent inchangés, la baisse de prix des services et de l’alimentation étant compensée par la hausse des tarifs des produits manufacturés, notamment pharmaceutiques.

Pour 2025, la Banque de France réévalue ses prévisions à la baisse, et estime que l’inflation augmentera de 1,5 % sur l’année. Un ralentissement qui s’explique par la diminution des prix de l’électricité, atténuée en partie par une hausse des prix des biens manufacturés, du fait de la situation géopolitique en mer Rouge. Pour 2026, la hausse des prix à la consommation harmonisée se maintient à 1,7 %.

Des augmentations salariales qui alimentent l’épargne

Les salaires réels augmentent désormais plus rapidement que les prix, avec une croissance moyenne de 2,7 % sur l’année. Cependant, cette hausse ne se traduit pas dans la consommation des ménages, qui reste atone. Le contexte politique et économique incertain pousse les agents économiques à épargner plutôt qu’à dépenser. Le taux d’épargne se situait à 16,9 % en 2023, après avoir culminé à presque 20 % en 2021. 

La consommation des ménages devrait prendre le relais en 2025, la Banque de France prévoyant que les hausses des salaires profitent moins à l’épargne des Français. En 2026, elle serait renforcée par la reprise de l’investissement privé grâce à la détente passée des taux d’intérêt. 

Les JO, Marchand d’espoir

Cet été, l’effet Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 a compensé de l’ordre d’un quart de point l’impact de l’incertitude politique sur la croissance. Mais cette dynamique s’essoufflera d’elle-même durant le dernier trimestre de l’année : la croissance annuelle, surtout tirée par le commerce extérieur, atteindra 1,1 % selon les prévisions de la Banque de France.

Cette expansion économique, supérieure à celle de l’Allemagne, offre un bol d’air à l’économie française qui pourra capitaliser sur cette dynamique, à défaut de bénéficier d’un gouvernement stable.

Tom Laufenburger


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