Le premier tour des élections législatives laissait présager que le Rassemblement National deviendrait la première force politique à l’Assemblée nationale. Il figure finalement en troisième position à l’issue du second tour. Un résultat rassurant pour les marchés financiers, qui ouvrent en hausse ce lundi 8 juillet, même s’il laisse entrevoir les chantiers à venir.

Un vent d’optimisme souffle en France comme sur les marchés financiers européens. Le Rassemblement National obtient des scores plus faibles que prévu, tandis que l’alliance de gauche du Nouveau Front Populaire récolte le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale, suivie de près par le parti d’Emmanuel Macron. De quoi rassurer les marchés financiers, et leur permettre d’ouvrir dans le vert alors qu’ils avaient clôturé en baisse vendredi 5 juillet.

Le cours du CAC 40 gagne environ 1 %, quand toutes ses valeurs grignotent quelques points de pourcentage, notamment Sanofi ou le Crédit Agricole, en hausse de presque 2 %. Le taux de change de l’euro/dollars repart aussi en hausse, après avoir chuté légèrement durant le week-end.

Le cours de l’OAT, les obligations assimilables du Trésor qui représentent le niveau d’endettement de l’État français à long terme, se porte également mieux. Le spread, prime de risque que demandent les investisseurs pour s’engager en France plutôt qu’en Allemagne, a ouvert en baisse et maintient en bonne santé l’économie française.

Une demande de stabilité économique

Si l’incertitude plane sur le nom du Premier ministre que choisira Emmanuel Macron, les attentes des marchés financiers sont claires. L’explosion de la dette et l’abaissement de la note attribuée à la France par les agences de notation exigeront du futur gouvernement de coalition qu’il mette en place des politiques économiques stables, à même d’apporter de la visibilité au secteur privé. Le Premier ministre proposé par le Nouveau Front Populaire devra être une figure consensuelle capable de rassurer marchés financiers et électeurs ayant fait barrage.

De nombreux chantiers économiques s’annoncent, entre lutte pour le pouvoir d’achat, poursuite de la baisse d’impôt portant sur les entreprises et politique de dépenses publiques. L’ultime occasion offerte au bloc républicain de ne pas donner les clés du pouvoir à l’extrême droite en 2027. François Ruffin, député NFP réélu dans la Somme, avertit : "Les électeurs nous laissent une dernière chance." Le ton est donné. 

Tom Laufenburger


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