Après l’agitation qui a secoué les marchés financiers depuis la mi-mars, en plus des tensions géopolitiques et de l’inflation qui peinent à s’infléchir, de nouvelles incertitudes viennent troubler l’accalmie constatée sur les différentes bourses.

Malgré les fortes turbulences qui ont bousculé les marchés financiers, le calme semble peu à peu revenir. Les communications rassurantes des autorités sur la stabilité du système bancaire, les différentes interventions pour supporter les banques en défaillance et le fléchissement de l’inflation au mois de mars ont contribué à inverser le comportement prudent des investisseurs. Avec des niveaux jamais atteints depuis fin 2022, les indices boursiers, notamment le CAC 40, n’ont cessé d’afficher des pics de performance depuis le début du mois d’avril.

Alors que tout semble aller pour le mieux, des doutes persistent sur la stabilité du système bancaire et viennent rappeler sa fragilité. Déjà, la banque régionale américaine, la First Republic Bank, dont l’un des clients célèbres n’est autre que Marck Zuckerberg, le fondateur de Facebook, ne parvient pas à garder la tête hors de l’eau en dépit du support de 30 millions de dollars de dépôts reçus de onze grandes banques américaines. En cause ? La chute de 41% des dépôts de ses clients au premier trimestre et des résultats désastreux. Les cours de la banque régionale américaine, qui ont reculé de plus de 30%, viennent semer le doute. En outre, la baisse de moitié des profits de UBS sur le premier trimestre a fait chuter les cours de la géante suisse de 1,4%. Un repli qui s’explique notamment par la hausse de l’aversion au risque des clients de UBS ajouté aux doutes concernant l’intégration de Credit Suisse après son rachat.

Le CAC40 résiste contre vents et marées

Malgré ces nuages, les tensions se relâchent sur le secteur bancaire après le fléchissement de 0,59% de l’indice boursier français ce lundi. Le CAC40, avec une reprise de 0,31% en clôture jeudi 27 avril, est favorisé notamment par la publication des résultats financiers du premier trimestre 2023 qui sont pour la plupart bien accueillis. Alors que les bourses étaient sur la corde raide en attendant les premières estimations du PIB des États-Unis, elles se montrent résilientes en dépit d’un repli plus marqué de l’économie américaine pour le premier trimestre 2023.

Avec une progression de 1,1% contre 1,9% prévu par le consensus formé par Bloomberg, cela n’empêche pas les indices S&P500 et Nasdaq de s’apprécier de 0,75 et 0,95% respectivement. Parallèlement, l’optimisme des poids lourds de la tech américaine au deuxième trimestre permet à certaines entreprises des Gafam d’afficher de bonnes performances. Sur la Bourse de Paris, si le groupe TotalEnergies cède 1,4% à cause du recul de son résultat net ajusté et de son excédent brut d’exploitation respectivement de 27% et 14%, les cours de plusieurs entreprises du CAC40 progressent. Schneider Electric gagne 1,6% après avoir revu à la hausse ses prévisions, Michelin s’apprécie de 2% et Sanofi de 1,2% au vu des performances de vente de son médicament Dupixent. Reste à déterminer la capacité de résistance des marchés en attendant les chiffres du PIB et d'inflation de la zone euro.

Gladys Jeune

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