Le 16 mars, le Premier ministre annonçait une batterie de mesures pour qu’entreprises et particuliers puissent faire face à la hausse des prix, notamment de l’énergie. Les dispositifs se veulent ciblés.

Depuis la crise de la Covid-19, le gouvernement enchaîne les dispositifs et plans pour répondre aux situations d’urgence et relancer l’économie sur le plus long terme. Après le "quoi qu’il en coûte", le plan de relance ou encore "France 2030", l’exécutif présentait le 16 mars un plan de résilience, qui se veut "pragmatique" et "ciblé", afin qu’entreprises et particuliers puissent faire face à la hausse des prix, sur fond de guerre en Ukraine et de flambée des tarifs de l’énergie.

"Nous avons le devoir de nous préparer à une crise longue, et à accepter que les mesures que nous avons déjà prises et celles que nous pourrions prendre demain aient des conséquences potentiellement lourdes pour la Russie mais aussi, à un moindre degré, sur nos économies", affirme Jean Castex. Alors que l’élection présidentielle arrive à grands pas, le chef du gouvernement l’affirme : la France se fixe pour "objectif de sortir intégralement du gaz et du pétrole russe d’ici à 2027". 

PGE, le retour

En attendant de regagner en souveraineté énergétique, le gouvernement pare au plus pressé. Pour ce faire, les prêts garantis par l’État, ces outils mis en place pendant le premier confinement et qui ont montré leurs effets positifs pendant la crise, sont à nouveau appelés à la rescousse. Le plafond d'emprunt des PGE va être relevé pour passer de 25 à 35 % du chiffre d’affaires des entreprises jusqu’à la fin juin. En juillet, un nouveau dispositif sera proposé aux sociétés "particulièrement affectées" par la crise ukrainienne. Tout comme au plus fort de la pandémie, recours à l’activité partielle ou encore reports de charges sont au programme.

"L’objectif est de sortir intégralement du gaz et du pétrole russe d’ici à 2027"

En outre, afin de les aider à faire face à leurs dépenses d’énergie, le gouvernement annonce également une aide spéciale aux entreprises pour lesquelles ce poste pèse plus de 3 % de leur chiffre d’affaires "et qui pourraient faire des pertes en 2022 du fait du renchérissement" des tarifs. "Quelle que soit la taille ou le secteur", l’État s’engage à prendre en charge la moitié du surcoût lié à la hausse des prix pour ces sociétés.

Transition écologique

"Nous ne sommes pas dans une réponse de type ‘quoi qu’il en coûte’ mais dans une réponse ciblée", a précisé pendant la conférence de presse le locataire de Bercy, Bruno Le Maire. Si pendant la Covid, les domaines de la restauration, du BTP ou encore de l’aviation ont été parmi les plus touchés et, à ce titre, ont bénéficié d’aides plus étendues dans le temps, cette fois, le gouvernement souhaite protéger davantage les pécheurs, agriculteurs, exportateurs et transporteurs. Les agriculteurs, par exemple, font face à l’envolée des coûts de l’alimentation animale. À ce titre, ils pourront bénéficier, pendant quatre mois, d’aides à hauteur de 400 millions d’euros.

Du côté des particuliers comme des professionnels, le premier ministre annonce que la remise à la pompe de 15 centimes par litre de carburant, accordée à partir d’avril et ce pour quatre mois, sera étendue au gaz naturel véhicule et au gaz de pétrole liquéfié. Bruno Le Maire en a profité pour appeler, à nouveau, les pétroliers à faire "un geste complémentaire". Par ailleurs, des mesures, sur le moyen terme, pour accélérer la transition énergétique sont au programme. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a présenté des pistes en ce sens, notamment des aides pour les logements. Nul doute que ces dispositifs, dont le coût frôle les 7 milliards d'euros, pourront être adaptés en fonction de l’évolution de la situation en Europe de l’Est.

OV

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