Après une première tentative avortée en 2019, c’est au détour d’un SPAC, special purpose acquisition company, que WeWork finalise son entrée en Bourse à New-York. Le groupe d’immobilier de bureaux partagés a fusionné avec BowX Acquisition Corp, coquille vide cotée au Nasdaq en 2020.

Fondée en 2010, WeWork s’est forgé une réputation avec son modèle de bureaux partagés pour les entreprises. L’idée, nouvelle à l’époque, a vite séduit les investisseurs permettant à la société d’atteindre une valorisation théorique de 47 milliards de dollars en janvier 2019. En annonçant vendredi sa fusion avec le SPAC de l’américain BowX Capital, la société intègre le Nasdaq et espère renouer avec le succès de ses débuts. 

Des années marquées par la défiance et la crise sanitaire

Pourtant, en septembre 2019, le groupe avait dû renoncer à son entrée en Bourse. En cause, les doutes que son modèle économique commence à soulever ainsi que l’inconstance de la ligne donnée par son dirigeant, Adam Neumann. Pour éviter la faillite, le fonds japonais Softbank, principal actionnaire, avait injecté près de 9 milliards de dollars entre 2017 et 2019 avant d’inviter le fondateur de WeWork à quitter le navire. 

Wework a enregistré une perte de 3,2 milliards de dollars sur l’année 2020, essentiellement dû au télétravail et à la distanciation sociale – complexes à concilier avec un espace de travail partagé. Selon le Financial Times, le taux d’occupation de ses bureaux est passé de 72 % au début de l’année 2020, avant la crise sanitaire, à 47 % seulement à la fin de la même année. Le quotidien britannique rapportait, la semaine passée, la volonté de WeWork de lever un milliard de dollars pour relancer sa croissance.

Une entrée au Nasdaq pour se redresser

C’est donc par le biais d’un SPAC que l’entreprise de bureaux partagés fait son entrée à Wall Street. La fusion avec BowX Acquisition Corp valorise WeWork à 9 milliards d’euros, dettes comprises, et lui permet d’obtenir "environ 1,3 milliard de dollars" d’argent frais précise le communiqué. BowX apportera 483 millions de dollars en numéraire et 800 millions supplémentaires auxquels contribuent les fonds Blackrock, Fidelity, Starwood, Insight Parners ou encore Centaurus. L’opération devrait se finaliser au cours du troisième trimestre 2021.

Après des efforts drastiques en 2020, notamment avec la réduction de ses dépenses de fonctionnement de plus de 1,1 milliard de dollars et la cession d’activités non liées à son cœur de métier, l’entreprise affirme avoir réalisé un chiffre d’affaires de 3,2 milliards de dollars, hors Chine. Son CEO, Sandeep Mathrani, a par ailleurs déclaré à la chaîne télévisée CNBC attendre un "retour au travail important", précisant que "nous commençons à voir, même à New-York désormais, un retour de l’activité, ajoutant qu’ils sont "plutôt optimistes".

S’il est trop tôt pour faire retomber la pression sur les mesures sanitaires, l’avancée des différentes campagnes de vaccination à travers le monde pourrait entraîner une reprise de l’activité de WeWork. Combinée avec sa prochaine fusion, l’avenir semble enfin s’éclaircir pour la société. 

David Glaser

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