Le haut-commissaire au Plan a dévoilé plusieurs pistes pour faire de la crise sanitaire un levier de croissance pour l’économie tricolore.

"Plan Marshall". Le terme renvoie aux Trentes Glorieuses, à la croissance économique et à la hausse du niveau de vie. En bref, aux jours heureux. Pour promettre des lendemains qui chantent, la classe politique se plaît à ressortir le concept de la naphtaline. François Bayrou, haut-commissaire au Plan, a lui aussi, repris le terme à son compte dans un discours prononcé au Conseil économique et social (Cese) le 24 février puis le 25 au matin lors de la matinale de France info.

Plan Marshall

Concrètement, le patron du Modem défend un "plan Marshall sur 10 ans". Objectif : mettre sur la table entre 200 et 250 milliards d’euros, en plus du Plan de relance. La manne, qui serait empruntée sur les marchés, serait dirigée vers "des secteurs stratégiques où nous sommes absents par négligence", tels que l’aérospatiale, le nucléaire ou la robotique. Cela présenterait deux avantages : préserver la souveraineté et produire des biens et des services exportables. De quoi, à moyen terme, diminuer le déficit de la balance commerciale qui, en 2020, s’est élevée à 65 milliards d’euros, soit une hausse de 8 milliards sur un an. Pour François Bayrou, le moment est propice "il n’y a pas de générations avant nous qui aient eu la chance de pouvoir se reconstruire en empruntant à taux 0. Il faut s’en servir pour investir".

Cantonnement de la dette

Le centriste propose également de "cantonner la dette Covid". L’idée est simple : commencer à rembourser la dette Covid à partir de 2030 et étaler les paiements jusqu’en 2060. Ce qui laisserait au pays le temps de se redresser et de moderniser son appareil de production. Serait concernée ce que François Bayrou nomme la "dette de guerre", à savoir les mesures de soutien aux entreprises, aux salariés ainsi que les dépenses supplémentaires dans le système de santé. Pour le moment, cette dette de guerre contractée depuis mars 2020 s’élève à 86 milliards. Selon les projections, elle pourrait dépasser le cap des 200 milliards à la fin de l’année. En revanche, le haut-commissaire ne souhaite pas entendre parler d’annulation de la dette. Selon lui, l’Hexagone doit honorer ses engagements pour continuer à emprunter à des taux bas.

Lucas Jakubowicz

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