Dans une interview accordée aux Échos, Hubert Mongon, délégué général de l'Union des industries et métiers de la métallurgie, revient sur l'accord national portant sur les modalités d’organisation du travail pour faire face à l’épidémie de Covid-19.

Dans le cadre de l’ordonnance du 25 mars portant sur les mesures d’urgence en matière de congés payés, de durée du travail et de jours de repos, l’UIMM, la CFDT, la CFE-CGC et FO ont signé le 3 avril un "accord sur les modalités d'organisation du travail pour faire face à l'épidémie de Covid-19 dans la métallurgie". L'importance du dialogue social y est rappelé, tout comme la nécessité de mesures urgentes en faveur de l'emploi et de la formation pour maintenir les compétences. Ce document autorise également l’employeur à anticiper et à fixer les dates de prises de six jours ouvrables de congés payés d’ici au 31 octobre. Le délai de prévenance est fixé à deux jours ouvrés au cours de la période de confinement et porté à cinq jours ouvrés au-delà. "L’usage de cette disposition ne remet pas en cause le droit de chaque salarié de la métallurgie d’obtenir un congé d’une durée minimale de deux semaines consécutives pendant la période estivale."

Organiser la reprise

Dans une interview accordée aux Échos et publiée le 8 avril, Hubert Mongon, délégué général de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), revient sur la situation économique et sociale au sein de l'industrie. Pour se faire une idée de la situation : selon les territoires 10 à 20 % des entreprises ont des difficultés de trésorerie, au moins 60 % des firmes dans la métallurgie ont recours au chômage partiel et dans la métallurgie ainsi que la mécanique, les usines fonctionnaient à 30 % lors de la première semaine de confinement. Un chiffre qui monte dorénavant à 50 %. "Chaque jour qui passe voit notre activité redémarrer un peu plus", note Hubert Mongon. Guide pratique, vidéo pédagogique détaillent les mesures sanitaires (gestes barrière, hygiène, distanciation sociale...) à prendre pour que cette reprise se fasse dans le respect des bonnes pratiques sur le terrain, mais aussi afin de faciliter l'organisation dans un tel contexte.

Il s'agit d'éviter les faillites et les licenciements. "C'est pour les éviter qu'il faut dès maintenant se projeter dans la suite. En intégrant les mesures sanitaires indispensables, les entreprises travaillent à des plans de reprise et ont à leur disposition pour cela toute une palette de dispositifs : par exemple, les aménagements sur les congés ou RTT, sans oublier les plans de formation. Il est en effet indispensable que nous puissions conserver nos compétences pour préparer la suite. Il va falloir pour cela que l'on revienne sur les moyens du Fonds national pour l'emploi", commente Hubert Mongon.

Le délégué général de l'UIMM estime que "les problèmes que nous avions avant le déclenchement de l'épidémie se retrouveront dans l'après avec encore plus d'acuité : le niveau des prélèvements obligatoires trop élevé, la nécessaire baisse des impôts de production et l'urgence de développer une économie décarbonée." Et confie aux Échos : "Une chose est sûre, c'est que, une nouvelle fois, cette crise révèle l'importance de l'industrie pour le pays. En ce qui nous concerne, cela suppose aussi que nous mettions en place un véritable pacte social en mettant notamment sur la table l'organisation du travail et le dialogue social en lien avec le Pacte productif."

OV

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