Après les dividendes, c’est au tour des rémunérations des patrons des plus grandes banques d’être passées au crible par les superviseurs. En pleine crise économique, ces derniers tentent d’imposer la modération comme seul mot d'ordre.

Alors que les assemblées générales ont été convoquées, les ordres du jour établis et les dates de vote définies, les dirigeants de la plupart des banques d’envergure européenne et mondiale sont appelés à la plus grande retenue quant au montant de leur salaire. C’est ce qu’a tenu à rappeler la BCE par la voix de son patron de la supervision bancaire en Europe, qui invite les banques à faire preuve « d'une extrême modération » dans la part variable de la rémunération de leurs dirigeants, selon des mots rapportés par Les Échos. À l’heure où les contraintes prudentielles pesant sur les établissement bancaires ont été assouplies et que priorité absolue est donnée au soutien des entreprises, des rémunérations excessives pourraient rapidement être perçues par l’opinion publique comme indécentes. La BCE n’est d’ailleurs pas la seule à être montée au créneau puisque son homologue pour le secteur de l’assurance, l’OEIPA, a tenu un discours semblable, solilicitant pour sa part le report des rémunérations variables.

Pas de réaction de la part des banques françaises

Pour l’heure, aucune déclaration des principaux intéressés n'est à signaler. Assureurs et banques français semblent s’en tenir à leurs prévisions établies avant la crise sanitaire mondiale et au vote de leurs actionnaires. Tout juste le Crédit agricole a-t-il confirmé « avoir entendu l’appel des autorités à la modération », sans plus de détail. Pourtant, d’autres acteurs étrangers ont déjà sauté le pas. C’est le cas notamment, comme l’explique Les Échos, de Santander qui a annoncé réduire de moitié le montant variable et fixe 2020 de la rémunération de sa présidente exécutive Ana Botín et de son directeur général, et de 20 % celui des ses directeurs non exécutifs. En dehors de la finance et de l’assurance, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer de la modération à la fois dans le versement des dividendes mais aussi dans la rémunération des dirigeants. L’Association française des entreprises privées (Afep) qui regroupe les dirigeants des 110 plus grandes entreprises privées hexagonales comme L’Oréal ou Total, s’est exprimée sur le sujet exhortant « les dirigeants mandataires sociaux qui sont restés à leur poste ou qui sont en télétravail de réduire d'un quart (-25%) leur rémunération globale qui leur sera versée en 2020 pour la durée où des salariés de leur entreprise seront en chômage partiel ».

S.V.

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