Les défaillances d’entreprises pourraient croître de 8 % en France en 2020. C’est en tout cas les prévisions publiées par Euler Hermes. En cause, la crise économique annoncée mais aussi les fragilités de trésorerie des sociétés nationales.
Faillites : le spectre d’une recrudescence en 2020
Après quatre années consécutives de baisse, c’était presque devenu une habitude. La publication, par Euler Hermes de sa prévision du nombre de défaillances d’entreprises en 2020 vient rompre ce fragile élan. L’annonce d’une hausse de 8 % sur le territoire hexagonal s’explique en partie par l’ampleur de la crise sanitaire mondiale et du choc économique qu’elle engendrera. Mais pas seulement. " La trésorerie des entreprises françaises était déjà fragilisée avant l’épidémie de Covid-19. Les mesures étatiques devraient permettre d’éviter une crise de liquidité à court terme, mais les remboursements à venir seront difficiles à supporter pour certaines ", souligne Éric Lenoir, président du comité exécutif d’Euler Hermes France. Les prévisions à l’échelle planétaire ne sont guère plus encourageantes. L’étude anticipe en effet une croissance mondiale des faillites de 14 % cette année, les principaux " foyers d’inquiétude " se situant logiquement en Chine (+15 %), au sein de l’Union européenne (+16 %) et aux États-Unis (+8 %).
Conscientes de ce risque et pour tenter de limiter les conséquences économiques et financières de cette crise inédite, les régulateurs, BCE en tête, ont assoupli les contraintes pesant sur les banques pour favoriser l’octroi de prêt, tout en lançant une politique monétaire offensive. Des annonces complétées, à l’échelle nationale, par plusieurs mesures de soutien aux entreprises et la mise en place d’un numéro gratuit à destination des entreprises et de leurs conseils pour les accompagner dans leur mise en œuvre.
Sybille Vié
